La neuroépidémiologie bénéficie de l'extraordinaire développement de l'épidémiologie des accidents vasculaires cérébraux (AVC), maladie traçante par excellence, depuis les premiers résultats de Framingham. Le développement de quelques registres de population sur les AVC a permis de mieux connaître leurs données d'épidémiologies descriptives et leur évolution dans le temps et dans l'espace, et d'identifier ainsi une baisse de l'incidence des AVC d'est en ouest et du nord au sud de l'Europe, et une baisse régulière de l'incidence en général ainsi que de la mortalité avec le temps. L'arrivée du scanner et de l'imagerie par résonance magnétique, de l'imagerie vasculaire et cardiaque comme outils diagnostiques a permis de mieux identifier les facteurs de risque des AVC selon le mécanisme (hématome ou infarctus cérébral), et selon les sous-types d'infarctus cérébral que sont les infarctus cérébraux par athérome des grosses artères, par athérome des artérioles perforantes, d'origine cardioembolique et d'origine indéterminée. L'hypertension artérielle apparaît comme le premier facteur de risque des infarctus cérébraux mais aussi des hématomes cérébraux, et de nouveaux facteurs de risque autonomes ont été confirmés comme l'hypercholestérolémie et l'hyperhomocystéinémie. Le dépistage et le traitement précoces des facteurs de risque comme l'hypertension artérielle et l'utilisation d'antiagrégants plaquettaires, dont l'efficacité dans la prévention des complications de l'athérome a été démontrée il y a maintenant plus de 20 ans, expliquent le déclin régulier de l'incidence des AVC, en particulier hémorragiques, et réalisent un des grands progrès médicaux de ces 20 dernières années. Le développement de thérapeutiques nouvelles dans le domaine de la prévention primaire et secondaire des AVC, et de la phase aiguë, est nécessaire pour améliorer le pronostic des AVC qui reste encore trop grave, en particulier chez la femme.