La durée subjective d'un événement est influencée par la modalité sensorielle de présentation de cet événement. Par exemple, chez l'adulte comme chez l'enfant, la durée d'un signal auditif est souvent jugée plus longue que sa durée équivalente visuelle. Dans le cadre des modèles d'estimation du temps de type pacemaker-accumulateur, ces effets de la modalité sensorielle sur le jugement temporel posent le problème de l'existence d'une horloge interne spécifique à chaque modalité sensorielle. Ce problème est particulièrement important concernant le développement de modèles cognitifs et neurologiques de traitement de l'information temporelle. Selon certains travaux, chez l'enfant comme chez l'adulte, l'horloge interne possèderait à la fois une composante modale et amodale. Plus précisément, il y aurait un pacemaker amodal commun aux deux modalités sensorielles, et des systèmes d'accumulateur et d'interrupteur spécifiques à chacune de ces modalités. De plus, les représentations des durées en mémoire à long terme seraient stockées de manière amodale.

The subjective duration of an event can be influenced by the modality of the signal demarcating that event. For example, auditory signals are often judged as of longer duration than equivalent duration visual signals. Within the framework of pacemaker-accumulator models of timing, such modality effects raise the question of whether the internal clock is modality specific or amodal. The answer to this question is quite important for the development of cognitively and neurologically realistic models of timing and time perception. Here, we argue that the internal clock has both modality specific and amodal components. Specifically, we claim there is a common amodal pacemaker, but the switch-accumulator systems are modality specific. Moreover, we also posit that long-term memory representations of duration are stored amodally.