La fréquence élevée des troubles du comportement alimentaire dans le domaine de la danse classique a fait l'objet de nombreux travaux. La plupart des auteurs comparent les danseuses classiques à des anorexiques ou à une population féminine tout venant. Aucun n'a comparé des danseuses classiques désirant devenir professionnelles à des danseuses classiques amatrices. Le désir de devenir professionnel implique-t-il une éventuelle composante pathologique ? La population est composée de 52 danseuses âgées de 16,4 ans (±3,1). Toutes ont répondu à un questionnaire général et un autre focalisé sur la danse. Elles ont également garni l'eating attitudes test, le figure rating scale, et le sociocultural attitudes towards appearance questionnaire. L'analyse des résultats révèle que : 1) les danseuses classiques affichent un poids actuel et idéal, un indice de masse corporelle actuel et idéal, une silhouette actuelle et idéale inférieurs à ceux des danseuses classiques amatrices ; 2) la présence de troubles du comportement alimentaire n'est pas plus importante chez les danseuses professionnelles que les amatrices ; 3) le désir de devenir professionnelles ne s'accompagne pas d'une insatisfaction corporelle ; 4) l'image corporelle véhiculée par la société n'est pas plus importante chez les danseuses professionnelles que chez les amatrices ; 5) les danseuses classiques présentant des attitudes de maîtrise dans leur activité de danse n'ont pas une insatisfaction corporelle et une sensibilité à l'impact du modelage corporel plus importantes que les amatrices. Les auteurs s'interrogent sur la pertinence d'outils et de dispositifs de suivi pour repérer les difficultés (adaptatives dans un premier temps) de ces jeunes filles potentiellement à risques. Ils avancent aussi la nécessité de réaliser des actions de prévention primaire sur cette thématique auprès des enfants, des adolescents, des parents et des enseignants.

The high frequency of eating disorders in the field of the ballet dancing was already been subject to numerous studies. The majority of the authors compare ballet dancers to anorexic females or to a female general community. None compared ballet dancers wishing to become professional with amateur ballet dancers. Does the desire to become professional imply a possible pathological component? The population is made up of 52 dancers aged 16.4 (±3,1). All answered a general questionnaire and another focused on dance. They also filled the Eating Attitudes Test, the Figure Rating Scale, and the Sociocultural Attitudes Towards Appearence Questionnaire. The analysis of the results reveals that: 1) the ballet dancers display a current and ideal weight, a current and ideal Body Mass Index, a current and ideal silhouette lower than those of the amateur ballet dancers; 2) the presence of eating disorders is not more important in the pool of professional dancers than in that of the amateurs; 3) the desire to become professional is not accompanied by a body dissatisfaction; 4) the body image conveyed by society is not more important in the professional dancers than in the amateur; 5) the ballet dancers presenting attitudes of control in their activity of dance do not have a body dissatisfaction and a sensitivity to the impact of body modelling more important than the amatrices. The authors ponder over the revelance of tools and devices of steady control to locate the difficulties (adaptative in a first stage) of the girls potentially at risk. They also put forward the need to carrying out primary actions of prevention on this subject on the children, the teenagers, the parents and the teachers.