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Manifestations dysimmunitaires associées aux lymphomes - 01/01/04

Doi : 10.1016/j.revmed.2004.11.011 
F. Jardin a, , H. Lévesque b, H. Tilly a
a Département d'hématologie clinique et groupe d'étude des syndromes lymphoprolifératifs, Inserm U164, centre Henri-Becquerel, 76000 Rouen, France 
b Département de médecine interne, centre hospitalier universitaire de Rouen, hôpital de Bois-Guillaume, Rouen, France 

*Auteur correspondant.

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Résumé

Propos. - Les lymphomes non hodgkiniens (LNH) sont à l'origine de manifestations dysimmunitaires dont le spectre clinique et biologique est extrêmement large. L'objet de cette revue est de décrire les principales manifestations auto-immunes observées dans les lymphomes, leurs particularités en fonction des sous-types histologiques, et d'exposer les principales hypothèses physiopathologiques actuelles et leurs implications thérapeutiques.

Actualités et points forts. - Les manifestations cliniques dysimmunitaires observées dans les LNH concernent la plupart des organes : elles comprennent principalement des manifestations cutanées (pemphigus, vascularites, urticaire, acrosyndromes), des manifestations neurologiques périphériques (polyneuropathies, neuropathies multifocales) ou centrales, des manifestations hématologiques (cytopénies auto-immunes, anomalies acquises de l'hémostase), des atteintes ostéoarticulaires (arthrites, vascularites systémiques, myosites) ou rénales (glomérulopathies, cryoglobulinémies). La prévalence de certains autoanticorps, tels que les facteurs antinucléaires, les anticorps antiphospholipides, ou les anticorps anti-endomysium, est plus élevée chez les patients atteints de LNH mais sont le plus souvent asymptomatiques. Dans les lymphomes de phénotype B, les manifestations cliniques ou biologiques dysimmunitaires sont plus fréquemment observées dans les lymphomes indolents que dans les lymphomes agressifs. Dans les lymphomes de phénotype T, les manifestations dysimmunitaires sont fréquentes, souvent révélatrices et polymorphes. La signification pronostique des manifestations dysimmunitaires est incertaine. Des manifestations auto-immunes peuvent également être observées après traitement tel que la fludarabine, le rituximab ou après intensification thérapeutique avec autogreffe. La physiopathologie fait intervenir notamment la production d'autoanticorps par les cellules tumorales issues du répertoire B autoréactif (lymphocytes B CD5+), une perte du contrôle des lymphocytes B auto-réactifs, des anomalies de la voie apoptotique Fas/Fas Ligand, ou encore une stimulation antigénique chronique.

Perspectives. - Dans certains lymphomes T, le traitement immunosuppresseur utilisé seul peut parfois permettre le contrôle de la prolifération lymphomateuse, suggérant que lymphoprolifération et auto-immunité constituent les deux facettes d'un même processus. L'anticorps monoclonal anti-CD20 (rituximab), en permettant la destruction du clone tumoral, et, en modifiant le répertoire lymphocytaire B constitue en association avec la chimiothérapie le traitement de choix des manifestations auto-immunes associées aux LNH de phénotype B. ll a déjà été utilisé avec succès dans le traitement des manifestations dysimmunitaires associées aux LNH tels que les cryoglobulinémies mixtes ou les agglutinines froides.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Abstract

Purpose. - A wide spectrum of auto-immune manifestations is frequently reported in non-Hodgkin's lymphoma (NHL). The purpose of the review is to describe the immune manifestations observed in NHL, according to their histological subtype and to discuss the current physiopathological hypothesis with their therapeutic relevance.

Current knowledge and key points. - Most of the organs can be targeted by an immune process due to the lymphoproliferative disease: they include skin diseases (paraneoplastic pemphigus, vasculitis, urticaria, acrosyndromes), peripheral and central nervous system involvement (polyneuropathy, multifocal neuropathy), haematological manifestations (immune cytopenia, acquired bleeding disorders), rheumatologic diseases (arthritis, systemic vasculitis, myositis) and renal lesion (cryoglobulinemia, glomerulopathies). A higher prevalence of autoantibodies, such as antinuclear antibodies, Antiphospholipid antibodies, or endomysium antibodies, is observed in NHL but usually without clinical manifestations. In B-cell NHL, clinical and biological immune manifestations are more frequently observed in indolent lymphoma than in aggressive NHL. In T-cell NHL, immune manifestations are frequent and polymorphous, preceding usually the diagnosis of lymphoma. The prognosis value of the immune manifestations in NHL is unclear. Immune manifestations can be also be related to the treatment procedure, including fludarabine, Interferon, autograft or Rituximab. The physiopathology of the immune manifestations may involve auto-antibodies production by natural CD5+ autoreactive B-cell from which is issue the proliferation, a lost of immune tolerance, an abnormality in the Fas/Fas Ligand pathway or a chronic antigenic stimulation.

Future prospects and projects. - As observed in T-cell lymphoma cases, immunosuppressive treatment can control both immune manifestations and lymphoproliferation, suggesting that lymphoma and auto-immunity may be the two aspects of the same process. The monoclonal antibody anti-CD20 (rituximab), able to suppress the tumoral cells and change the B-cell repertoire is the most promising treatment to cure immune disorders related to NHL. So far, rituximab has been successfully used in mixed cryoglobulinemia and cold agglutinins secondary to NHL.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Lymphome non hodgkinien, Rituximab, Auto-immunité

Keywords : Non-Hodgkin's lymphoma, Rituximab, Auto-immunity


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Vol 26 - N° 7

P. 557-571 - juillet 2005 Retour au numéro
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