Propos. - Les spondylarthropathies constituent un groupe hétérogène de maladies, incluant la spondylarthrite ankylosante, le rhumatisme psoriasique, les arthrites réactionnelles, les arthrites associées aux entérocolopathies inflammatoires, et les spondylarthropathies indifférenciées. Ces maladies sont caractérisées par une inflammation du rachis, des articulations sacro-iliaques, des enthèses, des articulations périphériques, et une forte association au gène HLA-B27 ; elles peuvent entraîner une destruction ou ankylose sévère chez une minorité de patients. Les traitements conventionnels comprennent les anti-inflammatoires non stéroïdiens, les injections articulaires de corticoïdes et les traitements dits de fond comme la sulfasalazine chez les patients avec arthrites périphériques. Le TNF pourrait jouer un rôle important dans la pathogénie des spondylarthropathies.

Méthode et résultats. - Parmi les médicaments anti-TNF, l'etanercept et l'infliximab ont démontré leur efficacité dans le traitement symptomatique de la spondylarthrite ankylosante et du rhumatisme psoriasique. Une rechute clinique est observée quelques semaines après l'arrêt du traitement chez une majorité de patients. L'effet bénéfique potentiel sur les lésions destructrices ou ankylosantes nécessite confirmation.

Conclusions. - Les patients avec spondylarthropathies actives, sévères et réfractaires au traitement conventionnel sont des candidats potentiels au traitement par médicaments anti-TNF. Des critères pour l'initiation, la surveillance et l'arrêt de ces médicaments ont été proposés, tenant compte non seulement de leur efficacité mais également de leurs effets secondaires, rares mais potentiellement graves comme les tuberculoses ou autres infections opportunistes, ainsi que de leur coût relativement élevé. Un suivi à long terme de grandes populations de malades souffrant de spondylarthropathies est nécessaire pour mieux définir les rapports bénéfice/risque/coût des médicaments anti-TNF.

Purpose. - Spondylarthropathies are a heterogeneous group of disorders including ankylosing spondylitis, psoriatic arthritis, reactive arthritis, arthritis associated with inflammatory bowel disease, and undifferentiated spondylarthropathies. These diseases are characterised by inflammation in the spine, sacroiliac joints, entheses, peripheral joints, and a strong association with HLA-B27; they may cause severe destruction and/or ankylosis in a minority of patients. Conventional treatment includes non steroidal anti-inflammatory drugs, corticosteroid injections, and DMARDs such as sulfasalazine in patients with peripheral arthritis. TNF appears as an important actor in the pathogenesis of spondylarthropathies.

Method and Results. - Among the anti-TNF drugs, etanercept and infliximab have proved to be effective in the symptomatic treatment of ankylosing spondylitis and psoriatic arthritis. A clinical relapse was observed within a few weeks after treatment discontinuation in a majority of patients. Potential beneficial effects on the destructive and/or ankylosing evolution remains to be confirmed.

Conclusions. - Patients with active, severe and refractory spondylarthropathies are potential candidates for treatment with anti-TNF drugs. Taking into account not only the efficacy but also the side effects, with rare but potentially severe complications such as tuberculosis or other opportunistic infections, and the relatively high cost of these drugs, preliminary criteria for the initiation, monitoring and discontinuation of these drugs in the treatment of spondylarthropathies were proposed. Long-term follow-up in large populations of patients with spondylarthropathies is necessary to better define the benefit/risk/cost ratio of anti-TNF drugs.