Ostéites des os de la face - 01/01/05
Résumé |
Les affections inflammatoires des os de la face sont d'origines diverses, souvent infectieuses (dentaire surtout, traumatique, tumorale, radiothérapique, etc.), mais parfois apparemment primitives (ostéomyélite chronique primitive), survenant dans ce cas soit isolément, soit dans le cadre d'affections plurifocales. Enfin, récemment ont été mises en évidence des ostéomyélites survenant sous traitement par biphosphonates, selon un mécanisme inconnu. Le signe clinique majeur est la douleur, avec fréquemment tuméfaction locale, trismus, halitose, et hypoesthésie labiomentonnière dans les formes chroniques mandibulaires. Un bilan minutieux doit poser le diagnostic et éviter les erreurs thérapeutiques. Les aspects habituels en imagerie (radiographie conventionnelle, scanner, imagerie par résonance magnétique [IRM]) sont l'ostéolyse, l'ostéogenèse périostée, des séquestres et, dans les formes chroniques primitives, une sclérose. La scintigraphie révèle très précocement la maladie, mais manque de spécificité pour la localisation précise des lésions. Hémogramme, vitesse de sédimentation (VS) et protéine C réactive (CRP) sont variables, mais sont très utiles dans la surveillance. Les résultats des études bactériologiques sont très variés, et doivent être analysés avec circonspection. La biopsie est souvent indispensable au diagnostic. L'évolution infectieuse spontanée peut se faire précocement vers l'extension locale, régionale ou générale. Secondairement, une fracture pathologique, un retard de consolidation ou le passage à la chronicité sont possibles. Enfin, l'évolution tardive peut être marquée par une pseudarthrose, une dégénérescence néoplasique, des récidives ou des séquelles (perte de substance, troubles fonctionnels par rétraction musculaire masticatrice ou ankylose temporomandibulaire, déformations esthétiques avec atrophie ou hypertrophie faciale). Le traitement dans les formes infectieuses associe antibiothérapie, à utiliser avec discernement, oxygénothérapie hyperbare pour certains et, si nécessaire, traitement chirurgical de la cause et de l'infection (décortication, résection interruptrice). Les formes chroniques répondant mal à ces traitements, il est suggéré l'emploi de biphosphonates ou de macrolides à 14 ou 15 atomes de carbone. Il n'y a pas encore de recommandations concernant les ostéites sous biphosphonates. L'hygiène buccale est la meilleure prévention.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Ostéite, Ostéomyélite, Maxillaire, Mandibule, Biphosphonates
Plan
Nous remercions pour leurs précieux conseils les professeurs Daniel Mathieu et Henri Migaud et les docteurs Eric Senneville et Abdelghni Serghini. |
Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à ce traité ?