Cet article contient les conclusions d’une recherche dont l’objectif principal a consisté à établir quelles étaient les connaissances et les capacités technologiques que possédaient les artisans-peintres de la Patagonie septentrionale argentine lors des périodes pré- et postcolombiennes. L’étude s’est concentrée sur les propriétés matérielles des peintures qu’exécutaient les sociétés indigènes pour déployer leur langage graphique. Les composants inorganiques et organiques des peintures rupestres ont été analysés, ainsi que les crayons, les substances adhérées à des artefacts archéologiques, les supports rocheux, les patines et la matière première colorante. On a cherché à déterminer quels pigments, liants, aditifs et fixateurs étaient employées, et quelles recettes étaient appliquées. Au cours de ce projet, nous avons travaillé à partir d’informations historiques et ethnographiques, qui nous ont à leur tour permis de concevoir les études actuelles. L’interprétation du corpus de données a nécessité de faire appel à une lecture pluridisciplinaire, intégrant l’archéologie, la géologie et la chimie.

This paper gathers the conclusions of a research whose principal aim was to inquire about the knowledge and technological skills possessed by the artisans painters of northern argentinian Patagonia during pre- and postcolumbian times. The study focused on the material properties of the paints that aborigine societies were executing to display their graphic language. The organic and inorganic components were analyzed: pastes, patinas and coloring raw material. It was tried to determine what pigments, binders, additives and fasteners were used and what recipes were applied. During the development of the project, historical and ethnography information were analyzed, which allowed us to design actualistic studies. A multidisciplinary reading from the archaeology, the geology and the chemistry was needed to interpret the corpus of information.