Les tissus conjonctifs, de l’origine du concept à sa « mutation » en matrice extracellulaire. Application aux tissus oculaires. Contribution à l’histoire des sciences médicales - 10/06/11
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Résumé |
Le concept de « tissu » est apparu dans la littérature médicale au cours du xviiie siècle dans les textes des Bordeu et al. (1775) [1 ], puis chez Félix Vicq d’Azyr, le dernier médecin de la reine Marie-Antoinette, Pouliquen (2009) [2 ]. On trouve des notions plus anciennes mais très peu précises, quant à la signification du terme. C’est Bichat qui a élaboré ce concept en tant que doctrine physiopathologique au début du xixe siècle et en a fait la base de sa pathologie, Bichat [3 ]. À la suite de l’émergence de l’histochimie dès le début du xxe siècle, on a pu identifier plusieurs constituants macromoléculaires des tissus conjonctifs, comme les collagènes, l’élastine et les « mucopolysaccharides acides » (devenus glycosaminoglycannes et protéoglycannes), ainsi que les glycoprotéines de structure. Ces constituants des tissus conjonctifs ont été ensuite réunis en tant que composants de la matrice extracellulaire (MEC), étroitement associés avec les cellules qui les synthétisent. Cette association est médiée par des protéines adhésives comme la fibronectine, ainsi que par des récepteurs comme les intégrines, le récepteur de l’élastine et d’autres encore. Ces interactions entre cellules et la MEC permettent l’ancrage solide des cellules dans les tissus et rendent possible l’échange d’informations entre les cellules et la MEC. Les informations peuvent passer des cellules vers la MEC (inside-out) et aussi des constituants de la matrice vers les cellules (outside-in) pour les informer de l’état et des modifications de la matrice. Cette interaction cellule-matrice est spécifique de chaque tissu à la suite de la différenciation des cellules qui le constituent. C’est aussi la condition de la capacité des tissus d’effectuer leur fonction physiologique spécifique. Ce bref récit retrace le passage d’un nouveau concept, le « tissu », de ses origines vers sa description au niveau cellulaire et moléculaire et jusqu’à son épanouissement en tant que science complète englobant sa structure et précisant sa fonction dans l’organisme en insistant sur sa structure particulière dans l’œil. C’est donc un nouvel exemple de l’importance des métaphores dans le progrès des sciences, Keller (1995) [19 ].
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
The “Tissue” concept emerged apparently in the medical literature at about the French revolution, during the second half of the 18th century. It was found in the texts written by the physicians of Béarn and Montpellier, the Bordeu-s and also by the famous physician, Felix Vicq d’Azyr, the last attending physician of the queen Marie-Antoinette, “Bordeu et al. (1775) et Pouliquen (2009) [1 , 2 ]”. It was elaborated into a coherent doctrine somewhat later by Xavier Bichat, considered as the founder of modern pathological anatomy, Bichat [3 ]. With the advent of histochemistry, from the beginning of the 20th century, several of the principal macromolecular components of connective tissues, collagens, elastin, “acid mucopolysaccharides” (later glycosaminoglycans and proteoglycans) and finally structural glycoproteins were characterized. These constituents of connective tissues were then designated as components of the extracellular matrix (ECM), closely associated to the cellular components of these tissues by adhesive (structural) glycoproteins as fibronectin, several others and cell receptors, “recognising” ECM-components as integrins, the elastin-receptor and others. This molecular arrangement fastens cells to the ECM-components they synthesize and mediates the exchange of informations between the cells to the ECM (inside-out) and also from the ECM-components to the cells (outside-in). This macromolecular arrangement is specific for each tissue as a result of the differentiation of their cellular components. It is also the basis and condition of the fulfillment of the specific functions of differentiated tissues. This is a short description of the passage of the “tissue” concept from its vague origin towards its precise identification at the cellular and molecular level up to the recognition of its functional importance and its establishment as an autonomous science. This can be considered as a new example of the importance of metaphors for the progress of science, Keller (1995) [19 ].
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Tissus conjonctifs, Mutation, Matrice extracellulaire, Application aux tissus oculaires
Keywords : Connective tissues, Maturation, Extracellular matrix, Application to ocular tissues
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Vol 59 - N° 3
P. 183-186 - juin 2011 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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