La pratique dans le champ des soins palliatifs nous confronte immédiatement à une confusion des langues qui nuit à l’émergence d’un sens commun et dont nous essaierons de démêler les enjeux individuels et collectifs, les registres (terminologie, discours…) et les mécanismes conscients et inconscients. À partir de la présentation d’une situation clinique rencontrée par une équipe mobile de soins palliatifs, nous examinerons toute la difficulté autour des décisions de fin de vie, à travailler sur l’ambiguïté des termes, à repérer les diverses représentations et pratiques reliées à des « cultures de services » qui ne se laissent pas si aisément entrevoir. L’ébauche d’une psychopathologie de la vie du soin apporte quelques éléments de réponse, en restant très prudent, car elle s’appuie sur ce qu’il convient de nommer : une clinique de l’équivoque.

Practising in the field of palliative care confronts us at once with a confusion of language which prevents from reaching a common meaning. We therefore intend in this article to clear up both the individual and collective stakes, the various levels of language (terminology, speech…) and the conscious and unconscious mechanisms. Starting from the presentation of a clinical case a mobile palliative care team worked on, this article examines how difficult it is when making decisions dealing with the end of life, to work on the ambiguity of words and to spot the different representations and practices linked to the “cultures of services”, which in themselves are not easy to detect. The beginning of a psychopathology of the life of care provides some answers, yet, one has to be cautious since it is based on what should be called the clinical practice of ambiguity.