Influence des expositions professionnelles dans les cancers n’infiltrant pas le muscle détrusor. Résultats préliminaires d’une étude prospective d’octobre 2005 à février 2009 - 25/05/11
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Résumé |
Le cancer de vessie est une affection fréquente dans les pays industrialisés. Si le tabac demeure le facteur de risque principal de ce cancer, les expositions professionnelles cancérigènes ne doivent pas être sous-estimées.
But |
L’importante surmortalité du cancer de vessie dans la région nord, riche en industries susceptibles d’avoir exposés les salariés à des cancérigènes vésicaux, nous a conduit à étudier l’influence de ces expositions dans l’histoire naturelle de ce cancer.
Patients et méthode |
À partir d’un questionnaire élaboré par le service de maladie professionnelle et d’une base de données, permettant l’enregistrement des données cliniques, radiologiques, histologiques, thérapeutiques des cancers de vessie pris en charge au CHRU de Lille, nous avons réalisé une étude de cohorte, prospective à partir d’octobre2005, comparant un groupe d’exposés à des cancérigènes d’origine professionnelle à un groupe témoin.
Résultats |
De octobre2005 à février2009, 69 patients ont été inclus dans l’étude, 37 exposés professionnels contre 32 témoins. L’âge moyen dans les deux groupes était 61,6ans vs 61,8ans et le sex-ratio d’une femme pour 7,33 hommes vs une femme pour trois hommes. L’âge moyen des patients exposés aux HAP était de 59,7ans. Parmi les patients, 86,5 % étaient fumeurs chez les exposés et 87,5 % dans le groupe non exposé. La durée du suivi était respectivement de 38,4 et de 32,9mois. Les tumeurs n’infiltrant pas le muscle détrusor (TVNIM) étaient plus fréquentes (p=0,019) dans le groupe exposé (84,4 %) que dans le groupe non exposé (67,8 %) y compris après ajustement au tabac (p=0,0142). Le type histologique, le grade, la présence du Cis, la récidive précoce à trois mois, le nombre de lésions au diagnostic ne différaient pas dans les deux groupes même après ajustement au tabac ou après analyse par sous-groupe d’exposition, les plus fréquentes. Les exposition aux HAP (62 %) et aux amines aromatiques (37,8 %) étaient les plus représentées. Sur 37 patients, 13 (35 %) ont fait une déclaration en maladie professionnelle (huit selon le Tableau 15 ter, deux selon le Tableau 16 bis et deux présentés devant le CRRMP). Un seul patient à ce jour est reconnu en maladie professionnelle.
Conclusion |
Nous n’avons pas constaté d’aggravation du pronostic des cancers de vessie suite à une exposition cancérigène professionnelle excepté pour l’âge moyen au diagnostic. Le faible effectif de la population étudiée, l’importance du tabagisme associé, ont rendu difficile l’analyse de ces expositions professionnelles, dont l’étude ne peut être séparée de la notion de polymorphisme génétique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Bladder cancer is a common condition in industrialized countries. If tobacco is still the main risk factor in lung cancer, occupational exposures carcinogens should not be underestimated.
Goal |
The significant excess of bladder cancer in the north part of France, with high manufacture concentration likely to have employees exposed to bladder carcinogens, has led us to study the influence of these exposures in the natural history of bladder cancer.
Patients and methods |
We prospectively conducted a descriptive case-control study. A questionnaire was developed by the department of occupational disease and clinical, radiological, histological, therapeutic data were registered at the University Hospital of Lille. From October2005 to February2009, 69 patients were included in the study, 37 exposed to occupational carcinogens and 32 in the control group.
Results |
Mean age was 61.6years vs. 61.8years and the sex ratio of 7.33 men to one woman vs. one woman for three men respectively in the two groups. The average age of patients exposed to polycyclic aromatic hydrocarbons was 59.7years. Smokers were 86.5% and 87.5% respectively. Follow-up was 38.4 and 32.9months respectively. Nonmuscle invasive bladder cancer were more frequent (P=0.019) in the exposed group (84.4%) than in the unexposed group (67.8%) even after adjustment for smoking (P=0.0142). The histological type, grade, presence of CIS, the early recurrence at 3months, the number of lesions at diagnosis does not differ in the two groups even after adjustment for smoking or after subgroup analysis of the most frequent exposure. The exposure to polycyclic aromatic hydrocarbons (62%) and aromatic amines (37.8%) were the most represented. Of 37 patients, 13 (35%) were making a statement as an occupational disease (eight according to Table 15 ter, two according to Table 16 bis and two presented to IRB). To date one single patient is recognized as an occupational disease.
Conclusion |
We did not observe any worsening of the prognosis of bladder cancer following occupational carcinogen exposure except for the mean age at diagnosis. The small size of the population studied and the importance of smoking partner have hampered the analysis of occupational exposures.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Cancer de vessie, Exposition professionnelle, Facteurs pronostiques
Keywords : Bladder cancer, Professional exposure, Aromatic amines, Polycyclic aromatic hydrocarbons, Pronostic
Plan
Niveau de preuve : 3. |
Vol 21 - N° 6
P. 405-411 - juin 2011 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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