P221 - Une hypoglycémie... très sévère ! - 11/05/11
Résumé |
Introduction |
L’hypoglycémie sévère est définie par une hypoglycémie nécessitant l’intervention d’une tierce personne. Ses manifestations neuroglucopéniques peuvent aboutir à une mort neuronale dans les aires les plus glucosensibles (hippocampe et cortex temporal). Les séquelles vont des troubles cognitifs secondaires jusqu’au tableau gravissime de nécrose corticale laminaire pouvant compromettre le pronostic vital.
Patients et méthodes |
Nous rapportons le cas d’une patiente de 19 ans, diabétique de type (DT1) depuis l’âge de 10 ans, sous schéma basal-bolus, hospitalisée pour désorientation temporo-spatiale persistante, survenue au décours d’une hypoglycémie sévère (0,34 g/l) prolongée (malaise le matin, contrôle de la glycémie capillaire à 17 heures).
Cas clinique |
: Examen clinique normal hormis une désorientation persistante avec amnésie antérograde. Biologie : HBA1c 7,4%, carence martiale, hypoalbuminémie, déficit en vitamine B12 avec anticorps anti-endomysium et anti-transglutaminase positifs ; hCG et sérologie VIH négatives, ponction lombaire normale (sérologies LCR syphilis et herpes négatives). Scanner cérébral non injecté, IRM cérébrale et EEG sans anomalies. Anticorps lupiques/anti-nucléaires/complément (bilan de vascularite), anticorps anti-neuronaux/LMDA (bilan d’encéphalite) négatifs. Consultation psychiatrie éliminant un trouble de la personnalité, un syndrome dépressif et une intoxication médicamenteuse volontaire.
Devant la persistance de l’amnésie antérograde 8 jours après l’épisode hypoglycémique, un TEP-scan objective un hypométabolisme bilatéral des régions amygdalo-hippocampiques. La recherche systématique d’un Creutzfeldt-Jacob avant fibroscopie pour confirmation de maladie cœliaque montre la forte positivité de la protéine 14.3.3 témoignant d’une mort neuronale importante.
Conclusion |
Cette observation illustre la gravité potentielle des hypoglycémies chez le DT1, susceptible d’entraîner une anoxie cérébrale à l’origine d’infarcissements des régions sub-corticales et/ou corticales dont le pronostic, fonction de l’atteinte, est difficilement prédictible. Elle souligne l’intérêt du Pet-scan dans leur exploration et surtout celle du marqueur LCR de la souffrance cérébrale. Elle rappelle enfin le sur-risque d’hypoglycémies sévères chez les patients DT1 présentant une maladie cœliaque.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 37 - N° 1S1
P. A85-A86 - mars 2011 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.