Plusieurs facteurs tels la stéatose et certaines adipokines (adiponectine, retinol binding protein 4 [rpb4]), apparaissent associés aux anomalies lipidiques du diabète de type 2 (DT2): hypertriglycéridémie et taux bas de HDL-cholestérol. Cependant, en raison d’une association entre stéatose et adipokines, le rôle respectif de chacun de ces facteurs, adiponectine, rbp4 et stéatose, sur l’hypertriglycéridémie et le taux bas de HDL-cholestérol, dans le DT2, demeure non précisé.

Ceci nous a conduit à réaliser une étude chez 221 patients DT2 (121 femmes, 100 hommes), sans néphropathie avérée et non traités par glitazones, incluant des dosages d’adipokines ainsi que la mesure précise du contenu en graisse hépatique par spectroscopie photonique et de la graisse viscérale et sous-cutanée par résonnance magnétique.

Les triglycérides plasmatiques étaient corrélés positivement avec le contenu en graisse hépatique, la graisse viscérale, l’HbA1c, le rbp4, l’apoB et négativement avec le HDL-cholestérol, l’adiponectine et l’âge. Le HDL-cholestérol était corrélé positivement avec l’adiponectine, l’âge et négativement avec les triglycérides, le poids, la graisse viscérale, l’apoB, la créatininémie et l’HbA1c. En analyse multivariée, les triglycérides étaient significativement associés positivement à l’apoB (p < 0,0001), au contenu en graisse hépatique (p = 0,0026), au rbp4 (p < 0,0001) et négativement au HDL-cholestérol (p < 0,0001), mais pas à l’adiponectine, à la graisse viscérale ni à l’HbA1c. En analyse multivariée, le HDL-cholestérol était associé à l’adiponectine (positivement, p = 0,0085), aux triglycérides (négativement, p < 0,0001) et au sexe (p = 0,0027), mais pas au contenu en graisse hépatique, au poids, à l’HbA1c, à la créatininémie ni à la graisse viscérale.

Bien qu’il existe une association forte entre l’hypertriglycéridémie et le taux bas de HDL-cholestérol, au cours du DT2, chacune de ces deux anomalies est associée à des facteurs spécifiques propres: l’hypertriglycéridémie avec la stéatose et un taux élevé de rbp4, alors que le HDL-cholestérol bas est associé avec l’hypoadiponectinémie. Ces données suggèrent des mécanismes physiopathologiques indépendants.