Le quartz est l’une des principales ressources lithiques utilisées pendant le Pléistocène pour la fabrication de l’outillage préhistorique. Son abondance dans tous types de milieu explique que ce soit l’une des matières premières les plus représentées dans les différents sites archéologiques. Malgré son abondance et son aptitude pour la taille, la rareté des études spécifiques fait que cette matière première est considérée comme une ressource secondaire et de mauvaise qualité, utilisée uniquement dans les cas où la disponibilité en silex aux alentours présente une carence. L’étude de trois séries lithiques d’Europe méridionale permet de montrer le haut degré de complexité technique et conceptuelle qui régit la gestion de cette ressource. La connaissance des caractéristiques pétrologiques et mécaniques des différentes variétés du quartz au Pléistocène moyen et supérieur se traduit par une gestion rationnée et différentielle des ressources. Il existe une sélection évidente de ses variétés selon les objectifs d’exploitation et de configuration. Les schémas d’exploitation des matrices sont très homogènes, basés sur des enlèvements longitudinaux, et l’on constate également l’usage de la technique bipolaire. Quand la matière première est de bonne qualité, des méthodes d’exploitation complexes, telles que la méthode discoïde ou la méthode Levallois, peuvent être appliquées. En revanche, pour la configuration, il existe une meilleure gestion différentielle des matières premières, le quartz étant alors réservé aux petits objets et le reste des matières premières étant alors plutôt utilisé pour l’élaboration d’outils qui requièrent une plus grande complexité ainsi qu’un meilleur contrôle dans la configuration (bifaces, hachereaux). Le quartz agissant alors comme principale ressource technique ou comme complément à d’autres matières premières, une grande complexité conceptuelle est observée dans la gestion selon les objectifs et les besoins recherchés. Quant la qualité de la matière première le permet, les innovations technologiques peuvent être appliquées à ce type de matériau. Nous ne devons pas comprendre l’usage du quartz comme un échantillon des contraintes environnementales mais le mettre en rapport avec la variabilité des stratégies d’approvisionnement et de gestion des ressources lithiques des communautés préhistoriques.

Quartz is one of the main lithic resources employed along the Pleistocene for the manufacturing of tools. The abundance in all kind of environments leads to its frequent presence in archaeological sites. In spite of its suitability for knapping, the scarcity of specific researches on quartz industries has led to a view of this raw material as a second-rate resource, only used when flint was not available in the surroundings. Quite in opposition to this prejudice, the familiarity with the petrological and mechanical properties of the different varieties of quartz has led the Middle/Upper Pleistocene groups to a rational and differential exploitation of the available resources. There is a distinct selection of the varieties attending to the purposes of the exploitation and configuration. The patterns of exploitation of the cores are very standardized, based on longitudinal extractions and documenting the bipolar flaking technique. Moreover, when the raw material is of good quality, more sophisticated reduction methods such as the discoidal or the Levallois may be employed. On the other hand, for the purposes of configuration a clearly differential management of the raw material is attested: thus quartz is used for the small products (denticulates, side-scrapers, notches), while other stones (quartzite, porphyry and others) are devoted to the manufacturing of those tools demanding a more complex control of the elaboration (bifaces, cleavers, etc.). Either acting as the main lithic resource or as a complement to other raw materials, we can observe through the technological analysis of these lithic collections the great conceptual complexity depending on the needs to be fulfilled. Raw material quality allowing, the state-of-the-art technology of knapping can be applied to the quartz and, therefore, we should not understand its use as a consequence of environmental constrictions but rather as a result of the variability of the procurement strategies and management of lithic resources among the prehistoric communities.