Les auteurs proposent de réfléchir chez l’enfant au corps, et aux expériences subjectives qui y sont associées, en le considérant comme un élément majeur du processus interactionnel en montrant qu’il porte une fonction de déclencheur et d’attracteur d’interactions. En effet, des réflexions théoriques et des observations de petits enfants normaux dans l’échange avec la mère et aussi d’autres cliniques (enfants hyperactifs et autisme infantile) montrent que le mouvement du corps infantile concentre l’attention et l’action de la mère, et en même temps au point de vue de l’enfant, le mouvement corporel s’affirme comme base identitaire par la représentation de soi fondée sur les actions et interactions corporelles et leur cœnesthésie. Ainsi, chez l’enfant, la représentation de soi apparaît indissociable de l’action avec l’autre et de la représentation de l’autre. Elle est donc indissociable de la relation affective.

The authors propose some reflections about the child’s body and its associated subjective experiences, based on the idea that the body is a critical element of the interaction process and acts as a trigger and attractor of interactions. Theoretical analyses and observations of young normal children during exchanges with their mother, and also of children with a clinical condition (child hyperactivity disorder or infantile autism), have shown that an infant’s body movement concentrates the mother’s attention and actions, while jointly acting as an identity base for the child by way of the self-representation process rooted in bodily actions and interactions and their coenesthesia. It appears that the self-representation of a child cannot be separated from his/her actions with another person and representations of that person, and as such, it is indissociable from the affective relationship.