Une forme rare de toxidermie induite par la rifampicine : la pemphigoïde bulleuse - 12/04/11
Résumé |
Introduction |
Les effets secondaires cutanés de la rifampicine sont souvent mineurs. Les toxidermies bulleuses dues à ce médicament sont rares.
Observation |
Nous rapportons le cas d’un patient de 48ans, chez qui rifampicine, streptomycine, isoniazide et pyrazinamide étaient administrés pour tuberculose pulmonaire. Après 72heures, un prurit est apparu suivi après cinq jours d’une éruption cutanée. L’anamnèse ne relevait pas de prise antérieure d’antituberculeux ou récente d’autres médicaments. L’examen dermatologique trouvait un signe de Nikolsky négatif et des lésions vésiculeuses aux quatre membres devenues rapidement bulleuses, tendues et à contenu séreux évoquant une pemphigoïde bulleuse. Le reste de l’examen était normal. L’hémogramme montrait une hyperleucocytose à neutrophiles et une hyperéosinophilie modérée. La biopsie cutanée était refusée par le patient qui était mis sous antihistaminiques injectables et soins locaux. Les antibacillaires étaient arrêtés pendant deux semaines avec guérison spontanée des lésions. Leur réintroduction progressive était effectuée. Quelques heures après la réintroduction de la rifampicine, une récidive était constatée. Elle était alors substituée par l’éthambutol. L’évolution sur 18 mois était satisfaisante.
Conclusion |
À travers ce cas clinique, les auteurs rapportent une toxidermie rarement due à la rifampicine et en discutent les problèmes diagnostiques et thérapeutiques.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Introduction |
Rifampicin is an antituberculous drug causing minor cutaneous reactions. Rifampicin-induced bullous skin reactions are rare.
Case report |
We describe a 48-year-old man who was given rifampicin, streptomycin, isoniazid and pyrazinamide for pulmonary tuberculosis. Seventy-two hours later, he developed generalized pruritus, and an urticarial eruption developed 5days later. He was admitted to hospital and the drugs were discontinued. He could remember no history of previous administration of antituberculous drugs and no other drugs had been taken recently. General physical examination yielded no relevant findings. On dermatological examination, Nikolsky’s sign was negative. There were tiny symmetrical cutaneous vesicles overlying normal skin of all four limbs. These rapidly became confluent, forming large tense bullous lesions containing clear fluid, suggesting bullous pemphigoid. Blood tests showed a neutrophil leukocytosis and mild eosinophilia. Other biological tests were normal. Skin biopsy was refused by the patient. He was given intravenous antihistamine and dry bandages were applied to the forearms and legs. The antituberculous drugs were discontinued for two weeks and the lesions healed spontaneously. The drugs were then progressively reintroduced, streptomycin being excluded initially. A few hours after the first dose of rifampicin, a recurrence was noted and it was substituted by ethambutol. Subsequent introduction of streptomycin was uneventful. No recurrence occurred over 18months follow up.
Conclusion |
The authors describe a rare case of rifampicin-induced skin toxicity and the related diagnostic and therapeutic difficulties.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Toxidermie, Rifampicine, Effets secondaires, Tuberculose, Pemphigoïde bulleuse
Keywords : Skin toxicity, Rifampicin, Adverse events, Tuberculosis, Bullous pemphigoid
Plan
Vol 28 - N° 3
P. 365-371 - mars 2011 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.