Mesure systématique des index de pression systolique à la cheville pour le dépistage de l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs dans les services de médecine interne : comparaison aux recommandations de la Haute Autorité de santé. Étude prospective descriptive chez 106 patients - 11/04/11
Routine ankle brachial pressure index measurement for peripheral artery disease diagnosis in internal medicine department: Comparison with the recommendations of the Haute Autorité de Santé. Prospective descriptive study about 106 patients
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Résumé |
Objectif |
L’index de pression systolique mesuré à la cheville (IPSCh) permet de diagnostiquer l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) et de définir les patients à risque vasculaire. La Haute Autorité de santé (HAS) a édité des recommandations applicables à une population asymptomatique de médecine générale. Nous avons voulu connaître, par rapport à un dépistage systématique, l’intérêt et l’impact de ces recommandations si elles étaient appliquées à des patients hospitalisés en médecine interne.
Méthodes |
Nous avons réalisé une mesure systématique des IPSCh dans deux services de médecine interne. Nous avons ensuite confronté les résultats obtenus aux critères de dépistage et de bonnes pratiques recommandés par la HAS.
Résultats |
Les critères de dépistage recommandés par la HAS étaient remplis par 91 % de nos 97 patients. Une AOMI a été observée chez 37,1 % des patients. Dans 83 % des cas, le diagnostic était méconnu (p = 0,02). L’AOMI était symptomatique dans 83 % des cas si l’AOMI était connue avant le dépistage et dans 3,3 % si elle était nouvellement diagnostiquée (p < 0,001). La sensibilité des critères de dépistage de la HAS appliqués à notre population était de 100 %. La mesure des IPSCh était justifiée chez la plupart des patients. La spécificité était de 11,5 %, la valeur prédictive positive de 40 % et la valeur prédictive négative de 100 %. Le traitement optimal recommandé était présent chez 50 % des patients connus comme artériopathes et chez 10 % des patients atteints d’AOMI nouvellement diagnostiquées (p = 0,04).
Conclusion |
La prévalence de l’AOMI est élevée en médecine interne et la mesure systématique des IPSCh justifiée. Sélectionner les patients à dépister selon les critères de la HAS est d’un faible intérêt dans notre population. Le traitement optimal est insuffisamment prescrit même chez les artériopathes connus.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Purpose |
The ankle brachial pressure index (ABPI) makes it possible to diagnose peripheral artery disease (PAD) and identify patients with a vascular risk. Recently, the Haute Autorité de santé (HAS) issued guidelines. We wanted to determine the interest and impact of these guidelines when applied to patients hospitalised in an internal medicine department.
Methods |
We systematically measured the ABPI in two internal medicine departments. We compared the results obtained with the screening criteria and the good practices recommended by the HAS.
Results |
The screening criteria recommended by the HAS were already applied in 91% of our 97 patients. PAD was found in 37.1% of patients. In 83% of cases, the diagnosis was unknown (p = 0.02). The PAD was symptomatic in 83% of the known PAD cases, and 3.3% in newly-diagnosed cases (p < 0.001)). The sensitivity of the HAS screening criteria applied to our population was 100% but almost patients justifies ABPI screening. The specificity was 11.5%, the positive predictive value 40% and the negative predictive value 100%. The optimal treatment recommended was implemented in only 50% of patients with known arteriopathy and in 10% of newly-diagnose PAD (p = 0.04).
Conclusion |
PAD prevalence is high in internal medicine department and systematic measurement of ABPI is effective. Determining patients to screen with the HAS criteria has a poor impact in our patients. The optimal treatment is still extremely under-prescribed even in patients with known PAD.
Ce qui était connu
• | L’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) est un important facteur de risque cardiovasculaire. |
• | Son diagnostic est défini par un index de pression systolique mesuré à la cheville (IPSCh) inférieur à 0,9. |
• | La Haute Autorité de santé (HAS) recommande le dépistage de l’AOMI en médecine générale par IPSCh en présence de certains facteurs de risque prédéfinis. |
• | L’objectif du traitement est de diminuer les complications neurovasculaires et coronaires. |
Ce qu’apporte l’article
• | La prévalence de l’AOMI en médecine interne est élevée. |
• | L’AOMI est le plus souvent asymptomatique. |
• | Le dépistage systématique par IPSCh dans les services de médecine interne doit être préféré au dépistage basé sur les recommandations de la HAS. |
• | Le traitement optimal recommandé par la HAS n’est présent que chez la moitié des patients artériopathes connus avant le dépistage et chez 10 % des patients nouvellement diagnostiqués. |
• | Les vasodilatateurs pourtant de faible intérêt restent fréquemment prescrits. |
• | Les anomalies du bilan lipidique et glucidique sont fréquentes mais pas toujours connues. |
Plan
Vol 40 - N° 4P1
P. e163-e172 - avril 2011 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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