On appelle potentiels évoqués plusieurs types d'examens qui ont pour but de détecter une anomalie de la transmission des messages électriques le long du système nerveux central. On distingue les potentiels évoqués visuels, les potentiels évoqués auditifs, les potentiels évoqués somesthésiques ; on en rapproche les potentiels évoqués corticomoteurs. Ils permettent de localiser précisément un trouble fonctionnel, qui peut être infraclinique, mais aussi parfois de l'éliminer : ils doivent être étroitement corrélés à l'examen clinique et aux données de l'imagerie afin d'en extraire une information pertinente pour le patient dont la symptomatologie peut être difficile à décrypter. Ils peuvent être répétés afin d'en suivre l'évolution. Le principe de ces examens repose sur l'enregistrement de la réponse électrique cérébrale à une stimulation externe rigoureusement paramétrée ; l'activation des aires associatives n'est pas prise en compte ; constantes et peu fluctuantes, ces réponses à l'activation des voies primaires sont facilement utilisables en clinique. Les potentiels évoqués sont utilisés selon deux objectifs. Le premier est de déterminer le retentissement fonctionnel d'une lésion connue : bilan d'extension ou suivi d'une lésion (vasculaire, tumorale) cérébrale ou bulboprotubérantielle, retentissement médullaire ou radiculaire d'une cervicarthrose, de hernies discales dorsales ou lombaires, ou d'une lésion suspectée : neurinome du VIII dans le cas de vertiges. Le second objectif est de rechercher une anomalie infraclinique orientant le diagnostic : névrite optique dans le cas d'une paraparésie spastique, bilan d'extension d'une affection dégénérative, recherche d'atteinte pluriradiculaire sensitive dans le cas d'une polyradiculonévrite n'ayant pas fait sa preuve à l'électromyogramme (EMG). Les résultats sont exprimés en latences ou différences de latences des ondes caractéristiques ou éventuellement en amplitudes. L'interprétation de l'examen renvoie la localisation d'une anomalie, mais jamais son étiologie qui ne peut être que suggérée, compte tenu des données cliniques et paracliniques dont on dispose.