L’amélioration d’un symptôme dans une proportion supérieure à celle d’un groupe témoin non traité, à la suite de la prise d’une substance inactive ou d’un geste thérapeutique simulé, constitue l’effet Placebo. En fait, la question du placebo est primordiale et touche l’ensemble de notre système de soins : la dimension éthique des traitements placebo interpelle, son implication en pratique clinique est incontournable, tout comme son rôle dans les essais pharmacocliniques pose problème et nous incite à remettre en question leurs résultats et notre pratique.

Au moyen d’une analyse de la littérature, comprenant notamment l’ouvrage de référence de Fabrizio Benedetti, 2009Benedetti F. Placebo effects: understanding the mechanisms in health and disease  : Oxford University Press (2009). 293p.

Cliquez ici pour aller à la section Références, l’auteur passe en revue l’universalité et les caractéristiques de l’effet placebo.

De nombreuses études démontrent que l’effet placebo implique des modifications neurobiologiques objectivables par imagerie cérébrale et au plan pharmacologique et entraîne des effets cliniques importants. L’auteur décrit : les différentes théories de l’effet placebo ses deux principaux mécanismes que sont l’attente d’un résultat annoncé et le conditionnement, le circuit cérébral du système de récompense, l’effet nocebo etc. Un développement particulier est consacré à l’interprétation de l’effet placebo dans les essais cliniques et à l’effet placebo dans la prise en charge des dysfonctions sexuelles. Sont également décrits les différents facteurs impliqués dans la production de l’effet Placebo. Ces connaissances sur les mécanismes neuropsychologiques de l’effet placebo permettent de mieux comprendre la physiologie humaine et ont des conséquences pratiques utiles sur l’interprétation des essais cliniques et sur la relation médecin patient. L’importance de ce processus complexe en particulier dans les essais médicamenteux cliniques, justifie des études spécifiques contrôlées à grande échelle, car l’enjeu est considérable en termes de santé publique. L’effet placebo a un caractère universel, puisqu’il peut se manifester aussi bien dans la maladie de Parkinson que dans les processus immunitaires, la dépression et la pathologie sexuelle.

L’auteur conclut cette étude par un certain nombre de recommandations. Notamment que la réalité de ce phénomène et sa proportion souvent importante doit nous inciter à la prudence dans l’interprétation des essais pharmacologiques et d’une manière générale des résultats de tous nos traitements. Cela doit également nous inciter à adopter une nouvelle approche des maladies dans laquelle la manière d’administrer des soins et la relation soignant/patient comptent autant que la pertinence du traitement délivré.