Pendant les premières décennies du xx ^e siècle, la population générale était toujours confrontée à des carences vitaminiques qui restèrent l’une des préoccupations essentielles des nutritionnistes jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale. Au-delà de l’année 1945, les populations, au moins dans les pays occidentaux, furent soumises à de nouveaux défis nutritionnels. Le premier fut l’apparition de la surnutrition avec ses deux grandes conséquences : l’augmentation de la fréquence des surcharges pondérales et l’incidence croissante des maladies cardiovasculaires. Dès les années 50 (1950-1960), le régime méditerranéen des Crétois fut proposé comme une nouvelle approche pour combattre le fléau de la surnutrition et des maladies cardiovasculaires. Quelques années plus tard, plusieurs comités d’experts suggérèrent des recommandations nutritionnelles basées sur les études épidémiologiques et les essais d’intervention. Toutefois, la plupart des recommandations restent trop sévères et purement théoriques. De ce fait, elles sont rarement applicables dans la vie de tous les jours. L’industrie alimentaire a développé et commercialisé de nouveaux additifs alimentaires, comme les édulcorants, ou de nouveaux produits alimentaires solides ou liquides, comme les aliments fonctionnels, enrichis ou allégés. De plus, au cours des dernières années, les habitants des pays dits développés furent frappés par de nouvelles frayeurs nutritionnelles, apparues avec le développement des organismes génétiquement modifiés et la survenue de nouvelles maladies, comme l’encéphalopathie spongiforme bovine. Le débat nutritionnel est en permanence réactivé par les opinions divergentes entre les scientifiques, les industriels, les politiques et les écologistes. Toutefois, le rêve est toujours vivant et nous sommes toujours à la recherche de la prochaine révolution nutritionnelle, la nutrigénétique, qui consisterait à se nourrir en fonction de sa carte génétique.

During the early decades of the 20^th century, the general population was still facing vitamin deficiencies that remained one of the main concerns for nutritionists up to the end of World War II. After 1945, the populations, at least in Western countries, were submitted to new nutritional challenges. The first one was the emerging problem of overnutrition with its two main consequences, the increasing frequency of excess in body weight and the concomitant increasing incidence of cardiovascular diseases. As early as the fifties (1950-1960), the Cretan Mediterranean diet was proposed as a new approach for combating the burden of overnutrition and cardiovascular diseases. A few years later, several Experts’ Committees suggested nutritional recommendations that were based on the data provided by epidemiological surveys and interventional trials. However, most recommendations remain too stringent and purely theoretical. As a consequence, these guidelines are poorly and rarely applicable in real life. The food industry has developed and marketed new alimentary additives such as sweeteners, or new alimentary products such as functional, fortified and light foods or beverages. In addition, during the last past years, the people living in the so-called developed countries were stricken by new fears that resulted from either the development of genetically modified organisms or the onset of new diseases such as the spongiform bovine encephalopathy. The nutritional debate is permanently reactivated by divergent opinions between scientists, industrialists, politicians and ecologists. However the dream is still alive and we are still in the search for the next nutritional revolution, the nutrigenetic, that would consist to personalize our feeding according to our genetic mapping.