Les dyshormonémies des affections non thyroïdiennes - 14/01/11
Résumé |
Toutes les maladies générales peuvent s’accompagner de perturbations des concentrations plasmatiques des hormones thyroïdiennes et de la TSH. Ces dyshormonémies des affections non thyroïdiennes résultent de mécanismes complexes qui associent effets de certains médicaments, de cytokines, de facteurs endocriniens et nutritionnels à tous les niveaux de l’axe thyréotrope, de l’hypothalamus au transport cellulaire des hormones thyroïdiennes et à la liaison avec leur récepteur nucléaire. Les profils observés dépendent de la maladie causale et de sa sévérité. Trente-cinq ans après leur description initiale, la signification physiopathologique des ces anomalies reste controversée : processus d’adaptation visant à protéger l’organisme d’un état d’hypercatabolisme en cas d’agression, ou défaillance thyroïdienne élément d’un cercle vicieux entretenant l’incapacité de cet organisme à faire face à un stress majeur ? Le débat ne se limite pas à une question théorique car dans le premier cas ce processus doit être respecté, dans l’autre une substitution thyroïdienne serait justifiée. Les essais cliniques, peu nombreux, n’ont pour l’instant montré aucun bénéfice d’une substitution. Mais les situations cliniques, le choix de la molécule, de la dose et de la voie d’administration n’étaient pas forcément les plus pertinents. Sur un plan théorique, dans certains états prolongés d’agression, une stimulation de l’axe thyréotrope par le TRH serait susceptible d’apporter un bénéfice clinique. En attendant que la démonstration par des essais cliniques en soit faite, la question risque de rester sans réponse pendant quelques années encore.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
Abnormalities in the circulating levels of thyroid hormones, without evidence of coexisting thyroid or pituitary gland disease can be observed in all general diseases. These nonthyroidal illnesses (NTIS) are the result of complex mechanisms that combine the effect of some drugs, cytokines, nutritional and endocrine factors at all levels of the thyrotropic axis, from the hypothalamus to the cellular transporters and nuclear receptors of thyroid hormones. The patterns of NTIS depend on the underlying disease and its severity. Thirtyfive years after the initial description, the pathophysiological significance of these anomalies remains controversial. One of the dilemma of NTIS is whether the hormone responses represent an adaptive and normal, physiologic response to conserve energy and protect against hypercatabolism in case of aggression, or whether it is a maladaptive response contributing to a worsening of the disease. This debate is not just a theoretical question, because in the first case the process must be respected, in the other case a vigorous treatment to restore circulating thyroid hormone levels is justified. There have been very few clinical studies designed to address whether the substitution with thyroid hormone is advantageous, and there is at current time no permissive evidence for the use of thyroid hormone replacement in patients with NTIS. But the clinical context, the choice of the molecule or of the dose and the way of administration were not necessarily the most relevant. Theoretically, stimulation of thyreotrope axis used a continuous infusion of TRH seems to provide clinical benefit. With the expectation that randomized clinical trials will provide demonstration of NTIS treatment efficiency, the question might remain unanswered for several more years.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots-clés : Syndrome de basse T3, Hormones thyroïdiennes, TSH, TRH
Keywords : Nonthyroidal ilnesses (NTIS), Euthyroid sick syndrome (ESS), Thyroid hormones, TSH, TRH
Plan
Vol 71 - N° S1
P. S13-S24 - septembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.