P203 Association diabète et surdité secondaire à une nouvelle mutation instable - 21/12/10
Résumé |
Introduction |
La mutation m.3243A > G est systématiquement recherchée dans les diabètes et surdités d’origine maternelle (Maternally Inherited Diabetes and Deafness) mais d’autres mutations de l’ADN mitochondrial sont rarement identifiées.
Patients et Méthodes |
Nous décrivons un patient porteur d’un diabète et d’une surdité secondaires à une mutation instable dans le gène ND6 de l’ADN mitochondrial, identifiée par séquençage, et responsable d’un déficit en complexe I de la chaîne respiratoire objectivé par spectrophotométrie.
Résultats |
Le patient, âgé de 76 ans, a des antécédents de diabète et surdité du côté maternel. Il a développé un diabète à l’âge de 45 ans, secondairement insulino-nécessitant, et présente une surdité neurosensorielle dans les aigüs. Il n’existe pas de dystrophie maculaire. La mutation m.3243A > G est absente. L’étude biochimique a objectivé un déficit en complexe I dans les fibroblastes. Le séquençage de l’ADN mitochondrial retrouve le polymorphisme m.14530T > C à l’état homoplasmique dans tous les tissus testés (leucocytes, frottis buccal, cellules épithéliales urinaires, follicules pileux et fibroblastes). Cette variation survient au sein d’une répétition de cytosines et engendre une instabilité génomique conduisant à une insertion d’une ou de 2 nouvelles cytosines, à l’état hétéroplasmique, en fonction des tissus. Dans tous les cas, ces insertions conduisent à un décalage du cadre de lecture et à un codon stop prématuré dans le gène ND6, responsable du déficit en complexe I observé.
Conclusion |
Nous décrivons une nouvelle forme de diabète mitochondrial (MIDD) causée par une mutation instable de l’ADN mitochondrial (m.14535_14536insC ou CC). Sa pathogénicité est attestée par l’apparition d’un codon stop prématuré dans le gène ND6 et par le déficit en complexe I dans les fibroblastes du patient. De manière intéressante, le mécanisme à l’origine dte cette mutation est une instabilité génétique engendrée par un polymorphisme de l’ADN mitochondrial. Sur un plan clinique, cette observation illustre l’intérêt d’identifier des muations rares de l’ADN mitochondrial chez les patients diabétiques, notamment pour la prise en charge et le conseil génétique. Elle montre également l’intérêt d’étudier la chaîne respiratoire sur fibroblastes chez des patients pour lesquelles il est difficile de porter une indication de biopsie musculaire.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 36 - N° S1
P. A86-A87 - mars 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.