P62 Précarité, Microalbuminurie (MA) et Facteurs de risque cardiovasculaire : une association à très haut risque - 21/12/10
Résumé |
Introduction |
Notre région est marquée par une surmortalité par maladie cardiovasculaire (CV), notamment pour la mortalité prématurée et chez les femmes. Une campagne de sensibilisation et de dépistage des facteurs de risque (FDR) CV et de la MA est menée par les réseaux de la région, dans des zones rurales ou urbaines, ciblant les personnes à haut risque CV. Cette campagne est également axée sur le dépistage de la MA, seuls 25,1 % des diabétiques de type 2 (DT2) ayant été remboursé d’un dosage de la MA en 2008 dans notre région.
Patients et Méthodes |
27 890 dépistages ont été réalisés par 7 centres dont 10 091 pour des personnes se disant être diabétiques. Ont été évaluées des données socio-démographiques, des données cliniques visant à évaluer le risque CV : tour de taille (TT), IMC, notion d’une HTA traitée et contrôle de la TA (brassard adapté), recherche d’un tabagisme, évaluation du bilan lipidique (si à jeun ou selon le bilan antérieur), et en présence d’un diabète connu ou dépisté : HbA1c capillaire (DCA 2000, N : 4,5-5,7 %) ; rétinographie en l’absence de fond d’oeil > à 1 an ; en l’absence de dosage récent, dosage de MA sur échantillon d’urine (clinitek, seuil > 30 mg/g de créatininurie, Laboratoire Siemens) proposé aussi si TT > 88 chez les femmes et > 102 cm chez les hommes. Le niveau de précarité a été évalué par le score EPICES (= à 40,2 : précarité absolue). Le pourcentage de personnes en situation de précarité absolue est différent d’un centre à l’autre (de 2,9 % à 36,1 %).
Résultats |
En analyse univariée, la population précaire est plus souvent de sexe féminin (65,2 % vs 56,7), plus jeune (54,2 vs 59,8 ans), avec un tabagisme actif plus fréquent (26,6 vs 10,8 %). La population précaire est plus obèse (44,3 vs 35,8 %) et déclarent plus souvent un diabète (45,8 vs 42,2 %). L’obésité est plus marquée chez les femmes (49,5 vs 36,5 %), que chez les hommes (33,8 % vs 34,8 %). Une élévation de la MA > 30 mg/g de créatininurie est retrouvée chez 29,3 % des personnes précaires vs 24,6 %. En analyse multivariée, corrigée de l’effet centre, la situation de précarité absolue est le seul facteur de risque statistiquement significatif d’une élévation de la MA [Odd Ratio 1,38].
Conclusion |
L’impact de la précarité apparait élevé avec un risque accru d’obésité, de DT2, de tabagisme actif et aussi d’élévation de la MA indiquant un très haut risque CV.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 36 - N° S1
P. A54 - mars 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.