PO5 Diabète de type 2 chez les patients originaires d’Afrique Sub-saharienne : influence de la migration - 21/12/10
Résumé |
Objectif |
La prévalence du diabète de type 2 est supérieure dans les populations migrantes par rapport à celles observées dans le pays d’origine ou d’accueil. Le but de notre étude était de comparer les caractéristiques du diabète de type 2 (DT2) chez des patients originaires d’Afrique sub-saharienne ayant migré en France à l’âge adulte à celles des patients africains vivant en Afrique sub-saharienne et à celles des patients caucasiens vivant en France.
Patients et Méthodes |
Nous avons réalisé de novembre 2005 à décembre 2006 une étude transversale multicentrique dans laquelle ont été recrutés consécutivement des patients DT2 suivis dans les services de Diabétologie de l’hôpital Central de Yaoundé au Cameroun et de l’hôpital St Louis à Paris. Les paramètres relevés étaient l’âge à l’inclusion dans l’étude et au diagnostic du diabète, l’IMC, l’HbA1c, et les complications microvasculaires. Les immigrés africains devaient avoir développé leur diabète au moins un an après leur arrivée en France.
Résultats |
Nous avons inclus 98 patients d’Afrique Sub-saharienne vivant à Paris (AP), 100 patients africains suivis à Yaoundé (AY) et 199 patients caucasiens vivant à Paris (CP). L’âge moyen à l’inclusion [49 ± 11 (DS) (AP), 58 ± 10 (AY) et 61 ± 12 ans (CP)] et celui au diagnostic du diabète [43 ± 9 (AP), 52 ± 9 (AY) et 48 ± 11 ans (CP)] étaient significativement différents dans les 3 groupes (p < 0,05). L’IMC moyen était inférieur dans les 2 groupes d’africains : 27,4 ± 4,6 (AP), 27,9 ± 4,7 (AY) et 30 ± 5,5 kg/m2 (CP) (p < 0,05). L’HbA1c était meilleur dans les 2 groupes suivis à Paris : 8,6 (médiane) (7,2-11,4 ; Q1-Q 3) (AP), 9,9 (8,7-11,5) (AY) et 8,1 (7,3-9,4) % (CP) (p < 0,05). La prévalence de la néphropathie et celle de la rétinopathie diabétique étaient plus basses chez les africains suivis à Paris comparativement à ceux suivis à Yaoundé : 32 (AP) vs 74 % (AY) et 26 (AP) vs 45 % (AY) respectivement.
Conclusion |
La migration d’Afrique Sub-saharienne est associée à un âge au diagnostic du diabète plus précoce, à un meilleur équilibre glycémique et à une plus faible prévalence des complications microangiopathiques. L’âge au diagnostic plus précoce chez les immigrés que chez les caucasiens pourrait être lié à des facteurs génétiques ou environnementaux en rapport avec la migration.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 36 - N° S1
P. A29 - mars 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.