O88 Variabilité de l’effet de la chirurgie bariatrique en fonction du génotype de MC4R - 21/12/10
Résumé |
Introduction |
L’efficacité de la chirurgie bariatrique dépend de la perte de poids obtenue à terme, mais aussi de l’amélioration ou la « disparition » apparente de comorbidités telles que le diabète de type 2 et de la survenue de complications. Les causes des échecs de la chirurgie sont peu connues, et il a été récemment proposé que des facteurs génétiques puissent en influencer les résultats. Si les mutations non-synonymes pertes de fonction du récepteur 4 aux mélanocortines (MC4R) sont les plus fréquentes causes d’obésité monogénique, deux variants gain-de-fonction protecteurs contre l’obésité ont aussi été décrits.
Patients et Méthodes |
2 199 patients obèses suisses opérés par chirurgie bariatrique ont été suivis pendant 6 ans. Les données cliniques et de comportement alimentaire ont été collectées à l’inclusion. L’évolution de la corpulence et des comorbidités, l’apparition de complications et la nécessité de réopération ont été collectées tous les ans. Les sujets ont été répartis en 3 groupes suivant leur génotype pour MC4R : porteur d’une mutation perte de fonction (N = 24), d’un variant gain-de-fonction (N = 70), ou contrôle (N = 1 301).
Résultats |
A l’inclusion, les patients porteurs d’une mutation sont significativement plus jeunes (-5 ans, p = 0,02) et plus obèses (+5,5 kg/m2, p = 3,4 × 10-5). Ils sont plus fréquemment « binge eaters » (p = 0,007) et sont plus souvent opérés par diversion bilio-pancréatique. Au bout de 6 ans, leur IMC est toujours plus élevé (35,0 vs.31,4 kg/m2, p = 6,5 × 10-3) même si ils ont perdu un peu plus de poids (p = 0,04). La corpulence des porteurs d’un variant gain-de-fonction est similaire aux contrôles. Par contre, ils sont plus souvent « binge eaters » (p = 0,007) et moins « sweet eaters » (mangent moins de sucre) (p = 0,014) et nécessitent plus de réopérations (3 × 10-4).
Conclusion |
Cette étude montre que les sujets porteurs de mutations de MC4R se distinguent des autres sujets obèses face à la chirurgie bariatrique avec une obésité plus précoce et plus sévère et des résultats insuffisants 6 ans après l’opération. On peut s’interroger sur l’intérêt de recommander l’inclusion du génotypage MC4R pour une meilleure prise en charge chirurgicale et post chirurgicale des obèses morbides.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 36 - N° S1
P. A23-A24 - mars 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.