P181 - Compensation des pertes hydro-électrolytiques d’une entérostomie double par entéroclyse dans l’intestin d’aval : composition d’un mélange adapté aux pertes iléales - 07/12/10
Introduction et But de l’étude. – L’interruption de l’intestin grêle par une entérostomie double entraîne souvent une déshydratation extracellulaire. Augmenter les apports oraux ou entéraux peut majorer les pertes stomiales ; les compensations parentérales comportent des risques septiques et nécessitent des ajustements réguliers. L’entéroclyse est l’instillation d’une solution d’hydratation par une sonde glissée dans le segment colique ou iléocolique d’aval exclu par l’entérostomie double. Elle peut être suffisante pour équilibrer les pertes et normaliser durablement l’état d’hydratation. Le but du travail est de proposer une solution de compensation adaptée aux pertes, de fabrication simple, utilisable par entéroclyse.
Matériel et Méthodes. – Cent trente patients (82 H, 48 F) ayant une entérostomie double ont été hospitalisés en postopératoire. Sur le liquide stomial recueilli pendant 24 heures, nous avons dosé la concentration en sodium ([Na+]) et en potassium ([K+]) au laboratoire et mesuré le pH avec un papier pH. Le débit quotidien était la moyenne des recueils de plusieurs jours consécutifs contemporains du dosage. La longueur de grêle de l’angle de Treitz à la stomie était connue chez 107 patients.
Résultats. – La longueur du grêle était de (moyenne ± écart-type) 96,6 ± 60 cm, le débit stomial 2 464 ± 1 018 mL/24 h (n = 127), le pH médian 6 (n = 79). Dans le liquide stomial, les concentrations en sodium [Na+] et potassium [K+] étaient, respectivement, de 106,9 ± 22,9 et 9,76 ± 4,67 mmol/L (n = 130).
Tableau.
[Na+] et [K+] ne différaient pas significativement selon la longueur du grêle, le pH ni le débit quotidien de la stomie.
Un mélange d’hydratation unique peut compenser volume pour volume les pertes hydro-électrolytiques des entérostomies sur le grêle ; par litre, il est fait de 500 mL d’eau de Vichy Saint-Yorre, 500 mL d’eau et 4 g de sel (Na+105 mmol/L, Cl– 68 mmol/L, K+3,4 mmol/L, HCO3– 35 mmol/L). Il est instillé à faible débit continu par une sonde glissée dans la stomie iléale ou colique du segment d’aval, si possible pendant la nuit.
Conclusion. – L’entéroclyse sollicite les importantes capacités du colon à absorber l’eau et les électrolytes. Nous proposons une solution de compensation des pertes hydro électrolytiques utilisable a priori, quels que soient le débit de la stomie, le pH du liquide et la longueur de grêle. Les pertes en nutriments doivent faire l’objet d’une compensation particulière, par nutrition orale, entérale, parentérale ou par réinstillation du chyme.
Plan
© 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 24 - N° S1
P. 134-135 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?