P172 - Étude pilote d’un soluté et d’une alimentation pauvres en polyamines chez des patients atteints de la maladie de Parkinson - 07/12/10
M* Merienne [1],
R Wardi [2],
F Lallement [2],
G Simonnet [3],
B Cipolla [4],
J P Moulinoux [5]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – Les polyamines sont impliquées dans la maladie de Parkinson [1 ] et leur excès au niveau du locus niger serait délétère. Nous proposons une étude pilote visant à évaluer l’intérêt d’un Aliment Diététique Destiné à des Fins Médicales Spéciales (ADDFMS) à très faible teneur en PA, chez des patients atteints de la maladie de Parkinson.
Matériel et Méthodes. – Dix patients, 6 femmes et 4 hommes, âge moyen 71 ± 4 ans ayant une maladie de Parkinson sous L Dopa ont suivi un programme nutritionnel comprenant une alimentation quasi-exclusive en soluté sans PA pendant 2 semaines, puis réintroduction d’un repas en alimentation naturelle à faible teneur en PA pendant 3 semaines avec le soluté sans PA. Ils ont ensuite repris une « alimentation normale » pendant 3 semaines jusqu’à la fin de l’étude. Six patients ont un stade 1 (maladie unilatérale) de Hoehn et Yar (sévérité de la maladie), 3 patients ont un stade 1,5 (maladie unilatérale, plus atteinte axiale), un patient est de stade 0 (pas de signes de la maladie). Objectifs primaires : observance et tolérance. Objectifs secondaires : réponses cliniques évaluées par a) le score UPRDS de la maladie b) le questionnaire qualité de vie PDQ-39) l’échelle thymique d’Hamilton. Le soluté sans PA a été fourni par Nutrialys Medical Nutrition dont les co-fondateurs sont B. Cipolla, J.P Moulinoux et G Simonnet. Statistiques : test t apparié de Student. Différence significative p < 0,05 par rapport aux valeurs à J0.
Résultats. – Observance : une patiente a arrété le protocole au bout de deux semaines, 9 patients l’ont terminé. Tolérance : aucune toxicité observée, pas de perte pondérale ni modifications des constantes biologiques. Résultats cliniques : amélioration significative du score UPRDS global à 2 (11 ± 7), 5 et 8 (11 ± 5) semaines (p < 0,05) respectivement par rapport à J0 (17 ± 4). Amélioration significative des sous-sections UPRDS I (état mental), UPRDS II (activité de la vie quotidienne) (p < 0,05) et tendance à l’amélioration de l’UPRDS III (examen moteur) (p = 0,056). Il n’existe pas de complications dues au traitement en cours (UPRDS IV). Pas d’amélioration globale de l’échelle de Hamilton par contre 3 patients ayant un score > 10 (dégradé) ont une amélioration importante. Pas d’amélioration globale de la qualité de vie PDQ 39 mais baisse significative chez 4 patients, en particulier ceux ayant un score élevé > 60 et 3 stabilisations
Conclusion. – Cette étude pilote montre les bonnes observance et tolérance de l’ADDFMS sans polyamines chez des patients parkinsoniens. On note une amélioration globale des critères objectifs de la maladie. De plus, il semble surtout profiter aux patients ayant une dégradation initiale marquée de la thymie et de la qualité de vie. Les résultats positifs, obtenus par cette approche nutritionnelle originale, incitent à poursuivre les études par des essais de phase II et III.
Plan
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Vol 24 - N° S1
P. 130-131 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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