P171 - Cachexie ou dénutrition : quel impact sur l’autonomie, la durée moyenne de séjour et le mode de sortie des malades hospitalisés en gériatrie aiguë ? - 07/12/10
Introduction et But de l’étude. – Des critères diagnostiques de la cachexie ont été proposés par l’ESPEN en 2008, intégrant une maladie chronique catabolisante et une perte de poids ou un IMC bas, et au moins 3 critères parmi les cinq suivants : perte de masse musculaire, asthénie, anorexie, baisse de masse maigre et anomalies biologiques (CRP, hémoglobine [Hb], albumine). Les critères diagnostiques de la dénutrition chez les personnes âgées comprennent la perte de poids, l’IMC, l’albuminémie et le MNA (HAS 2007). L’objectif de ce travail est d’étudier la valeur prédictive de la cachexie ou de la dénutrition sur la durée moyenne de séjour, l’autonomie et le mode de sorte des sujets âgés hospitalisés en gériatrie aiguë.
Matériel et Méthodes. – De manière prospective, 120 malades admis consécutivement dans deux unités de gériatrie aiguë ont bénéficié d’une évaluation nutritionnelle clinique (perte de poids, IMC, pli cutané tricipital et circonférence brachiale, anorexie cotée de 0 à 2, asthénie cotée de 0 à 2) et biologique (albumine, CRP, Hb) et ont été classés en non-dénutris, dénutris ou cachectiques. Leur autonomie (ADL et IADL), la durée de séjour et le mode de sortie – retour à domicile (RAD), transfert en soins de suite et réadaptation (SSR), décès (DC), autre – ont été notés. Les tests sont significatifs pour p < 0,05, après éventuelle correction de multiplicité (méthode de Holm).
Résultats. – Les malades sont âgés de 87 ± 6 ans, 76 % sont des femmes ; la durée de séjour est de 13,5 ± 10,7 jours. Les non dénutris (ND) représentent 17,5 % des malades, les dénutris (Dén) 38,3 % et les cachectiques (Cach) 44,2 %.
Tableau.
L’analyse globale montre que la distribution des valeurs est significativement différente pour l’ADL (p = 0,02, analyse de variance) et le mode de sortie (p = 0,02, Chi2) entre les 3 groupes. La comparaison des groupes dénutris et cachectiques ne montre une différence significative que pour l’ADL (p = 0,04, Student ; – 0,8 dans le groupe cachectique).
Conclusion. – En gériatrie aiguë, 82,5 % des malades sont dénutris ou cachectiques. Par rapport à la dénutrition, la cachexie est associée à une plus grande dépendance, mais ne modifie pas la durée de séjour ou le mode de sortie. Reste à évaluer l’impact de la cachexie sur l’efficacité de la prise en charge nutritionnelle ou le devenir à plus long terme dans cette population.
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Vol 24 - N° S1
P. 130 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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