P157 - Effet modulatoire des acides gras polyinsaturés oméga-3 et oméga-6 sur la radiothérapie d’adénocarcinomes colorectaux humains in vitro ou greffés dans des souris nues - 07/12/10
F* Cai [1],
V Granci [1],
M Rouzaud [2],
R Miralbell [2],
Y M Dupertuis [1],
C Pichard [1]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – Les acides gras polyinsaturés de type oméga-3 et oméga-6 (n-3 et n-6 AGPIs) ont été décrits comme ayant des effets opposés sur la modulation de la croissance tumorale. Cette étude compare leur effet modulatoire sur une radiothérapie fractionnée (RT) in vitro et in vivo dans des souris nues xénogreffées avec une lignée d’adénocarcinome colorectale humaine.
Matériel et Méthodes. – In vitro : les cellules HT-29 ont été traitées pendant 24 h avec 20 à 100 μM de n-3 ou n-6 AGPIs, puis exposées à des rayons X de 2 à 6 Gy. Les survies à court et long terme ont été évaluées, respectivement, par des tests MTT et clonogénique. Le cycle cellulaire a été analysé par cytométrie en flux au moyen d’iodure de propidium.
In vivo : les souris nues xénogreffées avec la même lignée HT-29 ont reçu une injection de 0,2 g/kg de n-3 AGPIs ou n-6 AGPIs sous forme d’émulsions lipidiques (respectivement, Omegaven® et Lipovenos®, Fresenius Kabi, Allemagne) durant 11 jours, avec ou sans 5 irradiations de 3,5 Gy (total = 17,5 Gy). Le volume tumoral a été mesuré tous les deux jours au moyen d’un pied à coulisse. Les souris ont ensuite été sacrifiées, pesées et disséquées. Les tumeurs ont été collectées, fixées et enrobées dans la paraffine. Une analyse immunohistochimique de la prolifération cellulaire a été effectuée au moyen d’une coloration avec l’anticorps anti-Ki67. Les données sont exprimées en moyennes ± déviation standard (%) et analysées statistiquement au moyen d’un t-test (n = 6/groupe).
Résultats. – In vitro : les n-3 AGPIs et, dans une moindre mesure, les n-6 AGPIs augmentaient de façon dose-dépendante la cytotoxicité de la RT. De plus, les n-3 AGPIs, combinés ou non avec la RT, bloquaient le cycle cellulaire dans la phase G2/M ;
– in vivo : la croissance tumorale était légèrement réduite par combinaison des n-3 AGPIs avec RT, comparé à la RT seule (P = 0,34) ou la RT combinée avec les n-6 AGPIs (P = 0,78). L’administration IV de n-3 ou n-6 AGPIs seule n’avait pas d’effet (voir tableau). L’expression de Ki-67 était significativement inhibée après traitement avec n-3 AGPIs (n-3 AGPIs vs contrôle : P = 0,0005 ; n-3 AGPIS + RT vs RT : P = 0,32).
Tableau. – Effet des n-3 ou n-6 AGPIs sur les souris xénogrefées avec HT29.
Conclusion. – In vitro : l’augmentation du nombre de cellules bloquées en phase G2/M après traitement avec les n-3 ou n-6 AGPIs combinés avec la RT se traduit par une diminution de la survie cellulaire à long terme ; – in vivo : une immunohistochimie par coloration au Ki-67 indique une diminution de prolifération cellulaire lorsque les n-3 AGPIs sont combinés à la RT, mais l’effet additif sur la croissance tumorale n’est pas confirmé de façon significative.
Plan
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Vol 24 - N° S1
P. 123-124 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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