P153 - L’inhibition intra-hippocampique de la lipoprotéine lipase entraîne une augmentation du poids sans modifier la prise alimentaire chez le rat - 07/12/10
Introduction et But de l’étude. – Le contrôle de la balance énergétique implique des signaux périphériques (hormones, nutriments) qui transmettent des informations aux structures spécialisées du cerveau. Il a été montré que l’hypothalamus et le tronc cérébral contiennent des neurones sensibles au glucose et aux acides gras libres (AGL) capables d’intégrer des signaux de faim et de satiété [1 ]. Cependant, d’autres zones du cerveau associées à une réponse comportementale plus complexe, telle que l’hippocampe, pourraient également jouer un rôle dans l’intégration de ces signaux [2 ]. L’hippocampe exprime les récepteurs de la ghreline, la leptine et l’insuline, ainsi que la lipoprotéine lipase (Lpl). Nous formulons l’hypothèse que l’hydrolyse des TG par la Lpl hippocampique joue un rôle dans le contrôle de l’équilibre énergétique via la libération locale d’AGL.
Matériel et Méthodes. – Des mini-pompes osmotiques ont été insérées par stéréotaxie dans l’hippocampe de rats Wistar mâles ; ils ont reçu une perfusion chronique de tyloxapol (inhibiteur de la Lpl) à la dose de 10 µg/jour (TYL) pendant 28 jours, tandis que les témoins recevaient du NaCl 0,9 % (SAL). La prise alimentaire et le poids ont été relevés quotidiennement, et la composition corporelle de façon hebdomadaire. Entre 20 et 24 j, les rats ont été placés en cages métaboliques. À J27, la réponse alimentaire à une hypoglycémie induite par l’insuline a été étudiée, et dans une autre série un jeûne de 24 h a été provoqué.
Résultats. – Après 28 jours de perfusion de tyloxapol, l’activité Lpl a diminué de 26 % dans l’hippocampe (p < 0,005). Les rats TYL ont gagné significativement plus de poids (dû majoritairement à l’augmentation de masse grasse) alors que leur prise alimentaire cumulée reste inchangée. Cet excès de stockage de lipides ne peut pas s’expliquer par une diminution de la dépense énergétique (mesurée par calorimétrie indirecte), ni par une diminution de l’activité physique (ces deux paramètres ne sont pas modifiés). La glycémie, les AGL circulants et les TG restent inchangés tandis qu’on observe une augmentation de l’insulinémie basale. La prise alimentaire après 24 h de jeûne ou après une injection d’insuline est similaire dans les deux groupes.
Conclusion. – L’inhibition de la Lpl hippocampique par une perfusion chronique de Tyloxapol a conduit à une prise de poids sans modification de la prise alimentaire, ni des TG ou AGL plasmatiques. De plus, les rats TYL présentent une hyperinsulinémie sans modification de la glycémie, ce qui suggère une adaptation du système nerveux autonome à une situation de légère insulinorésistance. Finalement, ces résultats suggèrent que l’hydrolyse locale des TG dans l’hippocampe peut influencer le contrôle de la balance énergétique au niveau métabolique comme comportemental.
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Vol 24 - N° S1
P. 122 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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