P146 - Impact financier pour les établissements hospitaliers du mauvais codage PMSI de la dénutrition et de l’obésité. Étude au sein du pôle des pathologies digestives, endocriniennes et métaboliques du CHU de Dijon - 07/12/10
M-C* Brindisi [1],
C Potignon [2],
A Musat [3],
P Hillon [4],
P Rat [5],
L Osmak [6],
D Rigaud [1],
B Vergès [1]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – La tarification à l’activité (T2A) est un mode de financement des établissements de santé français. Dans ce cadre, ces derniers ont mis en œuvre des systèmes d’information qui tiennent compte notamment des pathologies et des modes de prise en charge : c’est le programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI). Dans les services hospitaliers, l’obésité et la dénutrition sont fréquentes, et ont un coût. Ces deux complications doivent donc être renseignées sur les feuilles du PMSI, afin que l’activité effectuée par l’hôpital soit prise en charge par la Sécurité Sociale.
L’objectif de cette étude était d’analyser le codage de la dénutrition et de l’obésité au cours d’une hospitalisation.
Matériel et Méthodes. – Tous les dossiers PMSI remplis au cours de la semaine 8 de l’année 2010 au sein du pôle des pathologies digestives, endocriniennes et métaboliques (PDEM) du CHU de Dijon ont été analysés. Ce pôle regroupe les services suivants : endocrinologie-diabétologie-maladies métaboliques ; hépatologie-gastroentérologie ; chirurgie digestive, chirurgie endocrinienne. Cent cinquante dossiers de patients ont été étudiés. L’obésité a été codée comme suit : indice de masse corporelle (IMC) entre 30 et 40 kg/m2, code E66.00 ; IMC > 40 kg/m2 : code E66.01. La dénutrition a été codée en fonction de l’IMC (≤ 17 kg/m2), de l’albuminémie ou de la préalbuminémie, en malnutrition légère (code E441) et grave (E43).
Résultats. – Au sein du pôle PDEM, plus d’un tiers des 150 patients (37 %) n’a pas été codé concernant le statut nutritionnel (10 % étaient obèses, et 27 % étaient dénutris). Soit 47 % des patients obèses et 89 % des patients dénutris qui n’ont pas été codés pour leur état nutritionnel.
Ces 150 patients représentaient 141 séjours dont 5 ont été modifiés avec les nouveaux codages, ce qui représente un gain de 5 300 euros, soit 0,8 % d’augmentation. Si l’on extrapolait cela à une année, plus de 200 000 euros seraient perdus chaque année au sein du seul pôle PDEM du CHU de Dijon.
Conclusion. – La dénutrition et l’obésité sont deux pathologies fréquentes trop souvent oubliées lors du codage du PMSI, alors que ces patients ont probablement bénéficié de conseils nutritionnels voire de traitement tels que les compléments alimentaires. L’absence de codage PMSI de ces troubles nutritionnels majeurs a un impact financier pour les établissements hospitaliers. Cette perte importante de gain due à la non codification doit être corrigée par la sensibilisation des soignants à l’intérêt financier de la codification.
Plan
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Vol 24 - N° S1
P. 118-119 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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