P144 - Dénutrition hospitalière : un mal inéluctable ? Étude de la progression de sa détection et de sa prise en charge dans un service de gastroentérologie - 07/12/10
A* Kotovtchikhine [1],
M-L Costa [1],
B Asciach [1],
F Rossi Pacini [1],
R Laugier [1]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – La dénutrition hospitalière touche encore près d’un malade sur deux. Après les recommandations des instances, des experts et du CLAN de l’Assistance publique-hôpitaux de Marseille, il s’agissait d’apprécier l’impact de formations internes sur les pratiques professionnelles d’un service cible pour un statut nutritionnel toujours évalué, une dénutrition traitée et bien codée.
Matériel et Méthodes. – L’étude se déroulait de décembre 2009 à juillet 2010 dans le service de gastroentérologie de l’hôpital de la Timone. Un premier audit incluant 64 patients permettait de dégager la situation initiale et débouchait sur des formations aux personnels médicaux et paramédicaux. Les critères relevés dans les dossiers étaient : poids, taille, IMC, cinétique de variation de poids, albuminémie, prescriptions nutritionnelles médicales et actions diététiques détaillées, codage de la dénutrition et son niveau. Les patients étaient classés en « codés dénutris » et « non codés dénutris », ainsi qu’en « vrais dénutris », « non dénutris » et « indéterminables ». Les formations consistaient en un exposé sur la dénutrition avec les résultats de l’audit, une présentation des procédures de dépistage, de prise en charge et de codage, et des actions correctives. Le même audit incluant 88 patients était réalisé trois mois après pour mesurer l’évolution des pratiques. Les référentiels utilisés étaient les indicateurs nutritionnels IPAQSS de niveau 3, les algorithmes du PNNS et le Nutricode 2.
Résultats. – Les critères IPAQSS de niveau 3 relevés passaient de 15,6 à 36,3 % (+ 20,7 %). Parmi les vrais dénutris, 60 % recevaient des soins nutritionnels (vs 45 % dans l’audit 1) soit + 15 %. Les codages appropriés augmentaient peu (9,1 % des séjours vs 7,8 % soit + 1,3 %). La proposition diététique de codage montait ce taux à 31,8 % (+ 24 %). Le nombre de patients avec dépistage complet et en cas de dénutrition, prise en charge et juste codage était peu différent : 11,4 vs 14 % (– 2,6 %). Il augmentait de + 20 % grâce à l’intervention diététique.
Conclusion. – Malgré un haut niveau de prévalence à l’hôpital, des guides de recommandations et des ressources disponibles, la dénutrition était trop peu reconnue et traitée, même dans un service échantillon spécialisé dans les maladies digestives. La nécessité d’un travail interdisciplinaire et la plus-value des diététiciens dans la lutte contre la dénutrition étaient mises en lumière. Les résultats de cette évaluation précoce restaient insuffisants mais nous permettaient de vérifier la pertinence de formations internes pour mobiliser les personnels. De nouvelles formations axées sur les médecins seraient judicieuses pour accroître leur adhésion, ainsi qu’une évaluation à distance pour confirmer la pérennité de ces actions.
Plan
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Vol 24 - N° S1
P. 117-118 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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