P139 - Le balance « day » ou comment sensibiliser les soignants à la pesée - 07/12/10
N* Danel Buhl [1 et 2],
S Neuville [2],
D Lescut [2],
D Guimber [2 et 3],
I Parmentier [1 et 2],
S Lepoutre [1 et 2],
M Leclercq [1],
A Levecque [1],
P Mayjonade [2 et 4],
M Romon [1 et 2],
D Séguy [1, 2 et 5]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – La pesée des patients hospitalisés est difficile à obtenir. Dans notre hôpital, moins d’1 patient sur 2 est pesé à l’admission et près d’1 patient sur 4 ne le sera jamais durant son séjour. Dans ce contexte, notre CLAN a organisé en 2010 une première journée annuelle de sensibilisation des soignants à la pesée. Cette journée consistait entre autres à remplacer gratuitement les pèse-personnes (PP) jugés défectueux. Le but de ce travail était d’évaluer la rentabilité de cette action.
Matériel et Méthodes. – En préparation à cette journée, un questionnaire de recensement du nombre et du type de PP disponibles par unité de soin a été adressé à l’ensemble des cadres de soins. La promotion de la journée a été faite par démarchage des équipes, par affichage et par l’intranet de l’institution. Le jour « J », les soignants étaient invités à se présenter munis de leurs PP en un lieu donné de leur hôpital afin d’en vérifier le bon fonctionnement (en se pesant eux-mêmes après avoir contrôlé leur poids sur un PP neuf). Des ateliers ludiques étaient proposés en parallèle (comment tester son PP, quand et comment peser un patient, comment interpréter la variation de poids). Tout PP présentant une erreur de poids > à 2 kg ou endommagé était jugé défectueux et remplacé sur-le-champ par un des 100 PP de classe médicale financés par la Coordination Générale des Pôles Hôteliers pour l’occasion. Les PP défectueux ont été testés dans un second temps à l’aide de 2 poids de 50 et 100 kg. Les erreurs de pesée sont exprimées en moy ± DS de leur valeur absolue.
Résultats. – Parmi les 299 PP recensés grâce au retour des questionnaires provenant de 145 unités fonctionnelles réparties sur les 9 hôpitaux du site, 87 % (n = 260) ont pu être testés le jour « J ». Parmi les PP testés, 77 % étaient de classe médicale (PPmédic) et 23 % étaient de classe ménagère (PPménag). Au total, 28 % des PP testés étaient jugés défectueux et par conséquent échangés contre des PPmédic neufs. Les PPmédic étaient moins fréquemment défectueux que les PPménag (17,3 % vs 66,7 %, p < 0,0001, test du Chi2). L’erreur de mesure s’avérait plus élevée avec le poids de 100 kg qu’avec celui de 50 kg (5,5 ± 12,5 kg vs 3,0 ± 6,3 kg, p < 0,0001, test de Wilcoxon pour valeurs appariées). Cette erreur était moindre pour les PPmédic que pour les PPménag concernant le poids de 100 kg (2,7 ± 3,6 kg vs 7,9 ± 16,5 kg, p < 0,02, test de Mann-Whitney pour échantillons indépendants) mais pas pour celui de 50 kg (1,4 ± 0,9 kg vs 4,4 ± 8,4 kg, NS).
Conclusion. – La forte participation des soignants attestait de leur adhésion à cette action de sensibilisation qui sera reconduite l’année prochaine. Les PP défectueux semblaient d’autant mieux reconnus que le poids utilisé pour les tester était élevé. Les PPménag, 3 fois moins chers à l’achat, se révélaient inutilisables dans 2/3 des cas et sont désormais déréférencés de notre établissement au profit des PPmédic. Ces résultats justifient la mise en place d’un contrôle régulier des appareils de pesée au sein des secteurs de soins.
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Vol 24 - N° S1
P. 115 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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