P123 - Opinion des patientes sur les relations nutrition-cancer avant chimiothérapie pour cancer du sein - 07/12/10
A. S Kempf [1],
J Carretier [1],
A Bajard [2],
M Touillaud [1],
A. M Foucaut [3],
M. E Perennec [4],
T Gargi [2],
O Trédan [5],
S Berthouze [3],
B Fervers [1],
P* Bachmann [1, 4 et 6]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – Des recommandations concernant le risque de cancer lié à l’alcool (INCa, 2008) et à divers facteurs nutritionnels (INCa, 2009) ont été diffusées ces dernières années. Pour autant la portée de ces recommandations et le niveau d’information des patients atteints de cancer sont mal connus en France. Le but de cette étude est de décrire ce niveau de connaissance et d’information chez des patientes françaises porteuses de cancer du sein localisé et candidates à une chimiothérapie adjuvante.
Matériel et Méthodes. – Une étude de cohorte prospective ouverte a débuté en octobre 2009 chez des patientes traitées par chimiothérapie adjuvante pour un 1er cancer du sein localisé. Au cours d’une consultation diététique initiale, un questionnaire est administré concernant l’opinion des patientes sur le caractère protecteur ou à risque de certains facteurs habituellement impliqués dans la survenue, l’évolution ou la récidive du cancer et en particulier du cancer du sein. La source et le niveau d’information estimé par la patiente (« très », « moyennement », « peu » ou « pas du tout informée ») sont demandés. La consommation d’alcool et de tabac est recueillie. Une étude descriptive intermédiaire a été réalisée en juillet 2010 et les résultats sont exprimés en % ou moyenne ± écart-type.
Résultats. – Parmi les 117 patientes incluses (âge 54 ± 11 ans), 58 % ont un niveau d’étude au moins égal au baccalauréat (25 % niveau BAC + 3 et plus) et 32 % un niveau CAP ou BEP. Les patientes se disent peu ou pas informées sur la relation nutrition-cancer dans 46 %, moyennement dans 44 % ou très informées dans 11 % des cas ; 14 % pensent que la consommation de fruits et légumes n’a pas d’effet sur le risque et 9 % sont sans avis sur ce point. Le risque serait augmenté par l’alcool (pour 86 % des patientes), les viandes et charcuteries (62 %), les aliments salés (46 %), les produits laitiers (11 %), les compléments alimentaires (15 %), le surpoids ou l’obésité (74 %), le traitement hormonal de la ménopause (60 %), la contraception orale (42 %), le stress (83 %), et surtout les polluants alimentaires (93 %). L’activité physique régulière réduit le risque pour 83 % des patientes, l’allaitement pour 50 %. Pour l’alcool, 50 (44 %) patientes en consomment régulièrement une fois ou plus par semaine (dont 15 quotidiennement) ; 24 % des patientes consomment en moyenne 10 gr/j d’alcool, la moitié d’entre elles plus de 20 g/j. Concernant le tabac, 9 % sont des fumeuses et 28 % ont arrêté. Les patientes obèses se disent « pas du tout informée de la relation nutrition-cancer » quatre fois plus souvent que les patientes avec indice de masse corporelle < 25 (test exact de Fisher : p = 0,016).
Conclusion. – Ces résultats préliminaires permettent d’approcher le niveau de compétence des patientes débutant une chimiothérapie adjuvante pour cancer localisé du sein, dont seulement 54 % estiment avoir un niveau d’information moyen ou important sur ce sujet.
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Vol 24 - N° S1
P. 107 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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