P122 - Consommation de compléments nutritionnels chez les patientes traitées par chimiothérapies pour cancer localisé du sein en 2009-2010 - 07/12/10
A S Kempf [1],
M Touillaud [1],
A Bajard [2],
A M Foucaut [1 et 3],
T Gargi [2],
J Carretier [1],
S Berthouze [3],
O Trédan [4],
B Fervers [1],
P* Bachmann [1 et 5]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – La consommation régulière de compléments alimentaires (CA), spécialement d’antioxydants et de bêta-carotène n’est pas recommandée car elle pourrait augmenter le risque de cancer (INCa, 2009) dans certaines populations. Dans les séries américaines, la prévalence de consommation de CA est élevée en cas de cancer du sein, atteignant parfois 80 % (1, 2). En Europe, les chiffres sont peu connus mais la consommation de vitamines est multipliée par trois après diagnostic de cancer du sein (3). Le but de cette étude est de documenter les chiffres de consommation de CA chez des patientes françaises au diagnostic de cancer du sein localisé.
Matériel et Méthodes. – Une étude de cohorte prospective ouverte a débuté en octobre 2009 chez des patientes traitées par chimiothérapie adjuvante pour cancer localisé du sein. Un questionnaire est distribué concernant la prise de CA au cours de l’année précédant le diagnostic et l’opinion des patientes sur le caractère protecteur ou à risque de la prise de certains CA ou nutriments. Une étude descriptive intermédiaire a été réalisée en juillet 2010 et les résultats sont exprimés en % ou moyenne ± écart-type.
Résultats. – Les 117 patientes incluses (âge 54 ± 11 ans) ont rempli le questionnaire ; 58 % ont un niveau d’étude au moins égal au baccalauréat ; 55 (47 %) patientes ont consommé régulièrement des CA, pendant 115 ± 97 jours et dans 80 % des cas de manière quotidienne. Les CA sont des vitamines (40 cas), des oligo-éléments (37 cas), des « antioxydants » (27 cas), et/ou contiennent du bêta-carotène (9 cas), des phyto-estrogènes (1 cas), des acides gras oméga 3 (13 cas). La source de prescription ou d’incitation à la consommation est un médecin (dans 40 % des cas), pharmacien (17 %), la publicité ou la presse (11 %), l’entourage (12 %). Parmi ces patientes, 61 (52 %) indiquent ne pas avoir d’avis sur le lien possible entre la consommation régulière de CA et le risque de cancer, 17 (15 %) pensent que cette consommation peut augmenter le risque, autant pensent qu’elle peut le réduire et 19 (16 %) qu’il n’y a aucun effet sur le risque. Parmi les 9 patientes consommant des CA avec bêta-carotène et les 27 des CA « antioxydants », respectivement 3 (33 %) et 9 (33 %) pensent que cette consommation est protectrice vis-à-vis du cancer.
Conclusion. – Ainsi, une proportion importante de femmes consomme régulièrement des CA au diagnostic de cancer du sein avant chimiothérapie adjuvante sans avoir d’information suffisante sur les risques éventuels de certains d’entre eux. La prise de CA antioxydant, et de bêta-carotène en particulier, est associée dans près de la moitié des cas avec une idée fausse de protection ou d’absence de risque. La prescription des CA émane dans plus de la moitié des cas d’un professionnel médecin ou pharmacien.
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Vol 24 - N° S1
P. 106-107 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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