P116 - Effet de la combinaison d’un entraînement sur cyclo-ergomètre et de l’accroissement des apports protéo-caloriques sur la fonte musculaire de patients comateux de réanimation - 07/12/10
A Harvengt [1],
L Peters [1],
C De Prato [1],
M-H* Bastin [1],
J-M Crielaard [1],
P Damas [1],
J-C Preiser [2]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – L’atrophie musculaire survient systématiquement chez le patient de réanimation ventilé au long cours, entraînant de multiples complications. Parmi les stratégies testées en vue de prévenir la fonte musculaire, la mobilisation passive et la majoration des apports caloriques et azotés sont maintenant validées. Cependant, la présence d’une éventuelle synergie entre ces deux stratégies n’est pas connue, dans le contexte de la réanimation. Cette étude a pour but de déterminer si une augmentation des apports caloriques et azotés chez des patients de réanimation traités par mobilisation passive renforce la prévention de la fonte musculaire obtenue par mobilisation passive.
Matériel et Méthodes. – Douze patients inconscients (âge 57 ± 20 ans, 6 hommes) ventilés, stables sur le plan hémodynamique, ont été soumis à deux séances quotidiennes de cycloergomètre (Motomed®, Letto) pendant 30 minutes par jour pendant 10 jours (vitesse angulaire 20 tr/min). Ils ont été randomisés en deux groupes : apports nutritionnels standard par solution polymérique de nutrition entérale (20 kcal/kg/jour et de 0,8 g de protéines/kg/jour, groupe S, n = 6) ou apports renforcés par l’administration de solution hyperénergétique hyperprotéinée de nutrition entérale (30 kcal/kg/jour et 1,3 g de protéines/kg/jour, groupe R, n = 6). Pour chaque patient, ont été enregistrés au début et à la fin de la période de traitement les apports nutritionnels, les périmètres de cuisse (droit antérieur) et de mollet (vaste interne) et le rapport 3-methylhistidine/créatinine urinaire (3MH/Cr), reflet de la fonte musculaire et du catabolisme myofibrillaire. Les données ont été analysées par test de Student.
Résultats. – Les caractéristiques des patients des deux groupes étaient similaires pour l’âge moyen (63 ± 17 [S] vs 52 ± 22 ans [R]), la distribution des sexes (3 hommes dans chaque groupe) et le type de pathologie (lésion cérébrale chez 5/6 des patients de chaque groupe). Les apports caloriques et azotés étaient plus importants dans le groupe R (2 027 ± 424 kcal/jour et 101 ± 21 g de protéines/jour) que dans le groupe S (1 210 ± 481 kcal/jour et 48 ± 19 g de protéines par jour) (p < 0,005 pour les deux comparaisons). L’évolution au cours du temps des périmètres de cuisse et de mollet a été similaire entre le groupe S (cuisse droite : de 41,8 ± 2,5 à 41,6 ± 2,3 cm ; mollet droit : de 31,0 ± 1,6 à 30,4 ± 1,8 cm) et le groupe R (cuisse droite : de 50,2 ± 2,0 à 51,0 ± 1,6 cm ; mollet droit : de 30,6 ± 2,8 à 30,8 ± 2,3 cm). De même, le rapport 3MH/Cr n’a pas différé entre les deux groupes au cours du temps (groupe S : de 20,1 ± 8,9 à 14,2 ± 7,1 µmol/mol ; groupe R, de 22,0 ± 10,8 à 19,7 ± 10,2 µmol/mol).
Conclusion. – L’augmentation des apports caloriques et azotés n’exerce pas d’effet synergique avec la mobilisation passive par cycloergomètre sur la fonte musculaire de patients comateux de réanimation.
© 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 24 - N° S1
P. 103 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?