P114 - Importance du déficit protéino-énergétique le jour de dialyse chez les patients hospitalisés - 07/12/10
E* Guex [1],
L Ciutto [1],
F Donzallas Lucas [1],
B Vogt [2],
P Coti Bertrand [1]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – Le patient hémodialysé est à haut risque nutritionnel. Lors d’une hospitalisation, ce risque est encore majoré en raison d’une aggravation de l’inappétence et de l’hypercatabolisme induit par la dialyse et la pathologie aiguë. Le but de cette étude est d’évaluer chez ces patients la prévalence et l’importance des déficits protéino-énergétiques le jour de dialyse.
Matériel et Méthodes. – Cette étude prospective a été menée dans l’unité de soins de dialyse aiguë du CHU. Les ingesta spontanés ont été quantifiés visuellement par des diététiciennes sur 1 jour de dialyse à partir des portions consommées aux 3 repas et des collations. Les besoins énergétiques et protéiques ont été définis selon les recommandations de l’ESPEN à 35 kcal/kg/j et 1,2 g de protéines/kg/j. Le poids du patient est mesuré le jour de dialyse. Une dénutrition est présente lors d’une perte pondérale ≥ 5 % durant les 3 derniers mois. Le risque nutritionnel est déterminé selon le NRS-2002. Le traitement nutritionnel est relevé.
Résultats. – Le collectif comprend 22 patients (64 % d’hommes) d’âge moyen 61,5 ± 18 ans et d’IMC moyen 26 ± 7 kg/m2. Une dénutrition est retrouvée chez 64 % des patients avec une perte pondérale moyenne de 4,7 kg. Le jour de dialyse, les ingesta spontanés amènent en moyenne 1 313 ± 763 kcal et 34 ± 23 g de protéines. Des compléments nutritifs oraux ont été prescrits chez 32 % des patients. Une alimentation par sonde naso-gastrique est présente chez 4,5 % des patients. Un déficit moyen énergétique et protéique est présent chez 91 % des patients et représente respectivement 958 ± 777 kcal et 44 ± 24 g de protéines le jour de dialyse. Chez les patients bénéficiant d’un traitement nutritionnel, le déficit énergétique et protéique reste de 525 ± 679 kcal et 45 ± 26 g de protéines. La sensibilité et la spécificité du NRS-2002 pour repérer les patients avec déficit énergétique et protéique est de 60 et 50 %.
Conclusion. – Cette étude confirme que le déficit énergétique et protéique du jour de dialyse des patients hospitalisés est fréquent et majeur. Il n’est que partiellement compensé par le traitement nutritionnel et de plus est susceptible de s’aggraver après chaque jour de dialyse. Chez ces patients souvent dénutris, le NRS-2002 ne peut pas être considéré comme un outil de dépistage efficace. Une évaluation des ingesta les jours de dialyse aiguë et une implication plus systématique de l’équipe de nutrition clinique s’avèrent nécessaires.
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Vol 24 - N° S1
P. 102 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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