P112 - Évolution de la citrullinémie au cours du choc septique - 07/12/10
P P* Crenn [1],
N Neveux [2],
S Chevret [3 et 4],
P Jaffray [2],
L Cynober [5],
J-C Melchior [1],
D Annane [1 et 6]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – La citrullinémie (CIT) est un marqueur reconnu de la fonctionnalité intestinale. Chez le malade de réanimation il a été récemment suggéré qu’une hypocitrullinémie < 10 µmol/L (N : 30-50) est un facteur de mortalité indépendant du SOFA. Nous avons étudié chez des malades de réanimation ayant un choc septique : 1) l’évolution de la citrulline plasmatique ; 2) ses relations avec divers paramètres métaboliques, bactériologiques (évocateurs de translocation intestinale) et les cytokines pro (TNF⍺) et anti-inflammatoires (IL10).
Matériel et Méthodes. – Étude ancillaire à COIITSS chez des patients : 1) sans pathologie intestinale primitive ni insuffisance rénale chronique et 2) choc septique avec SOFA ≥ 8 (défaillance polyviscérale), nutrition entérale dès que possible et traitement conventionnel par vasopresseurs, insuline et hydrocortisone. Seize patients (7 M, 9 F, âge moyen 63 ans) ont été sélectionnés : 1) survivants (n = 8), et 2) non survivants (n = 8) durant (n = 2) ou après (n = 6) la période de 7 jours d’étude. Les dosages ont été pratiqué à J0 (H0, H6, 12, 18, 24), J4 et J7.
Résultats. – La CIT diminuait dès J0 (nadir : H12) (29 ± 10 vs 18 ± 6, p < 0,05) chez 11 patients/16, sans différence entre les 2 groupes. La CIT restait < 10 chez 2 patients du groupe des non survivants alors que seule une CIT < 10, transitoire, était notée chez 2 patients survivants. Une normalisation de la CIT à J7 ± J4 était observée chez 5/8 survivants vs 1/8 des patients décédés (p = 0,10). Quel que soit le groupe de patients, la CIT était négativement corrélée à la CRP (r = – 0,31, p < 0,002), positivement avec l’arginine (r = 0,92, p < 0,0001) et la glutamine (r = 0,95, p < 0,0001). Aucune relation significative n’était trouvée entre CIT et albumine (r = – 0,17, p = 0,10), TTR (r = – 0,15, p = 0,16), TNF⍺ (r = – 0,05, p = 0,61) ou l’IL10 (r = 0,06, p = 0,58). La CIT mesurée à l’admission était corrélée à la créatininémie (r = 0,25, p = 0,04). Les patients ayant présenté une probable translocation bactérienne (n = 12) avait une CIT moyenne ou de nadir (13 ± 6 vs 29 ± 7) significativement inférieure en son absence (n = 4).
Conclusion. – La CIT diminue chez la plupart des patients à J0 d’un choc septique mais peut se normaliser à J7 chez les ceux ayant un bon pronostic. Une CIT régulièrement < 10 µmol/L pourrait être un facteur de mauvais pronostic mais est inconstant. Au contraire de son précurseur (gln) et de son métabolite (arg.), aucune relation n’a été observée avec les cytokines. Ces résultats, attestés par une CIT plus basse en cas de translocation, pourraient refléter une dysfonction intestinale aiguë chez certains patients de réanimation ayant un choc septique.
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Vol 24 - N° S1
P. 101-102 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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