P110 - Un apport en graines de lin extrudées chez le poulet et la dinde participe à l’amélioration de la qualité nutritionnelle de la viande - 07/12/10
Introduction et But de l’étude. – Les facteurs d’élevage influencent la qualité de la viande, notamment nutritionnelle. C’est en jouant sur les pratiques d’élevages, et notamment sur l’alimentation, que celle-ci peut être influencée. Dans un contexte d’amélioration des produits par l’introduction de sources naturelles en acides gras (AG) n-3, cette stratégie présente tout son intérêt puisque la consommation de volailles représente en France 24,5 kg/hab./an (poulet = 54,6 % ; dinde = 22,1 %). Ainsi, pour répondre aux recommandations émises par l’Afssa (C18 : 3 = 2,2 g/j ; C18 : 2/C18 : 3 < 4), nous avions pour objectif d’étudier l’effet d’une alimentation, de poulet à souche rapide et de dinde, à base de graines de lin extrudées, sur la qualité nutritionnelle de leur viande.
Matériel et Méthodes. – L’essai a été mené sur des poulets à souche rapide ainsi que sur des dindes. Les deux groupes de volailles sont mis en lot selon la nature des régimes : lin (L) pour les régimes à base de graines de lin extrudées Tradilin® et contrôle (C) pour les régimes standards. Les aliments étaient formulés de façon à être iso-nutritionnels. Les aliments poulets L comportaient de 0,68 à 0,80 % de C18 : 3 contre 0,06 à 0,11 % pour les aliments C. Pour la dinde, les aliments L avaient une teneur comprise entre 0,40 et 0,55 % contre 0,07 à 0,09 %.
Résultats. –
Tableau.
La cuisse de poulet du lot L a un profil en AG n-3 augmenté (x 2,3, p < 0,001). Cette hausse s’explique par une très large augmentation du précurseur (+ 128 %, p < 0,001) mais aussi des dérivés à longue chaîne avec une hausse de 200 % (p < 0,01). La cuisse de dinde permet les mêmes observations avec une hausse des AG n-3 (+ 131 % ; p < 0,001) s’observant tant à la fois par une hausse du précurseur (+ 137 %, p < 0,001) que des dérivés (+ 20 %, p < 0,05). Les rapports C18 : 2/C18 : 3 et C16 : 0/C18 : 3 sont systématiquement diminués de manière significative (p < 0,001) quelle que soit l’espèce considérée au point de rejoindre les recommandations nutritionnelles.
Conclusion. – Cet essai a mis en évidence qu’il est possible de modifier la qualité nutritionnelle de la viande de volaille par l’alimentation. Ainsi, dans le cadre de cet essai, consommer 100 g de cuisse de dinde permet de couvrir environ 12 % des recommandations de l’Afssa, contre une cuisse de dinde standard qui n’apporte qu’environ un vingtième des ANC. Ceci montre d’une part que les animaux de rente type poulet et dinde constituent de bons vecteurs de ces acides gras jugés bons pour la santé, et d’autre part, qu’une cuisse ou qu’un filet ne peut, à lui tout seul, couvrir entièrement nos besoins quotidiens. Nos résultats militent pour une notion de menu plutôt que pour un aliment unique.
Plan
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Vol 24 - N° S1
P. 100-101 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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