P103 - La substitution partielle d’huile de poisson par de la graine de lin extrudée améliore la composition en acides gras des filets de truite - 07/12/10
Introduction et But de l’étude. – Le poisson est une source importante d’acides gras polyinsaturés (AGPI) n-3 dont les bénéfices pour la santé humaine sont largement démontrés. Actuellement, 30 % des produits aquatiques consommés en France proviennent de l’aqua-culture. Ce secteur en forte croissance est très consommateur d’huile de poisson et doit ainsi répondre à un double défi : produire plus tout en utilisant moins d’huile de poisson et produire en qualité et notamment en préservant la qualité des lipides. L’objectif de cette étude est d’étudier l’impact d’une substitution partielle d’huile de poisson (riche en AGPI à longues chaînes, EPA et DHA) par de la graine de lin extrudée (riche en acide alpha-linolénique, ALA) sur le profil lipidique des filets de truite, espèce produite nationalement la plus consommée en France (6 000 t/an).
Matériel et Méthodes. – Six lots de 55 truites Oncorhynchus mykiss (poids moyen : 500 g) ont été répartis dans 6 bassins de 1 800 L et nourris pendant 120 jours (poids moyen final : 1 500 g). Trois lots ont reçu un régime contrôle (C) (aliment commercial) et 3 autres ce même régime contenant 6,5 % de graines de lin extrudées en substitution partielle (44 %) de l’huile de poisson (régime L). Les 2 régimes sont iso-protéiques (39 %), iso-lipidiques (27 %) et iso-énergétiques (énergie digestible = 20,5 MJ/kg). Au terme de l’étude, les profils en acides gras ont été réalisés pour chaque bassin sur un pool de 5 filets parés par chromatographie en phase gazeuse.
Résultats. – La teneur en lipides des filets (9,1 % en moyenne) et les acides gras monoinsaturés (48,1 % et 46,8 % des acides gras totaux pour les filets C et L respectivement) ne sont pas modifiées (p > 0,05). Les teneurs en acides gras saturés diminuent (20,2 et 18,5 % pour les filets C et L, p = 0,02) en faveur des teneurs en ALA (+ 35 %) dans les filets L tandis que les AGPIn-3 à longues chaînes ne sont pas affectés (2,8 et 5,9 % pour l’EPA et le DHA, respectivement). En outre, les AGPIn-6 sont significativement plus faibles (p = 0,03) dans les filets L. Ainsi, le rapport LA/ALA est plus faible dans les filets L alors que le rapport AGPIn-6/AGPIn-3 n’est pas différent.
Tableau. – Profils en acides gras (en % des acides gras totaux) des filets de truite.
Conclusion. – La substitution partielle d’huile de poisson par de la graine de lin extrudée dans les aliments pour truite permet d’augmenter les teneurs en ALA des filets sans diminuer les teneurs en AGPIn-3 à longues chaînes et sans affecter le rapport AGPIn-6/AGPIn-3. Ce type de produit pourra venir en compléments de produits déjà disponibles sur le marché tels que les produits porteurs du label Bleu-Blanc-Cœur qui garantissent aux consommateurs une qualité de lipides optimale dans les produits.
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Vol 24 - N° S1
P. 97 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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