P100 - Pertinence de la baisse du rapport omega 6/omega 3 en prévention des maladies cardio-vasculaires et métaboliques - 07/12/10
B* Schmitt [1],
P Legrand [2],
P Weill [3],
J Mourot [4],
P Chauveau [1],
N Kerhoas [5]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – La responsabilité de certains acides gras dans la prévalence des maladies cardio-vasculaires et de l’obésité conduit à réduire les saturés (AGS) et les trans (AGt), à promouvoir les monoinsaturés (AGMI) et les polyinsaturés (AGPI), à favoriser les sources végétales et à restreindre les sources animales des matières grasses. Objectif : tester la validité du critère « valeur du rapport Omega-6/Omega-3 » vs « sources Animales/Végétales » des MG comme facteur de prévention.
Matériel et Méthodes. – Étude randomisée en double aveugle, comparant deux régimes, sur le poids et les paramètres lipidiques de 160 volontaires obèses (IMC : 31,4 ± 3,8), durant deux périodes : 90 jours de régime contrôlé (2 000 kcal/j) suivis de 150 jours de retour à un régime libre. Régime témoin (RT), représentatif de l’alimentation contemporaine (INCA 2) : 60 % de lipides d’origine végétale, taux d’AGS bas (24,3 %), ratio AGPI/AGS élevé (0,7), ratio w6/w3 élevé à 18. Régime expérimental (Rw3) (produits Bleu-Blanc-Cœur®, filière lin) : 78 % de lipides d’origine animale, taux d’AGS élevé (30,9 %), ratio AGPI/AGS bas à 0,29, ratio w6/w3bas à 5.
Résultats. – 1) Teneur en AG des érythrocytes (en % des AG totaux) : (Rw3) : augmentation du C18 : 3n-3 (0,4 ± 0,1 à 0,7 ± 0,4, p < 0,001) et légère augmentation (ns) d’EPA et de DHA. (RT) : augmentation du C18 : 2n-6 (20,9 ± 4,0 à 24,0 ± 5,5, p < 0,001) et diminution de l’EPA (0,6 ± 0,2 à 0,4 ± 0,2, p < 0,001) et du DHA (2,6 ± 0,8 à 2,3 ± 0,8, p < 0,05). 2) Poids : 1re période : les deux groupes ont perdu du poids de façon équivalente (RT : – 3,5 kg ; Rw3 : – 2,9 kg, ns). 2e période : reprise du poids dans le groupe RT (+ 2,7 kg, p < 0,01) ; maintien de l’amaigrissement dans le groupe Rw3 (+ 0,2, ns). Au total, les obèses soumis à une alimentation enrichie en w3 ne reprennent pas de poids après un retour à une alimentation libre, à l’inverse des obèses soumis initialement à une alimentation de type standard. 3) Paramètres lipidiques : on n’observe aucune différence entre RT et Rw3 sur les taux de cholestérol total (5,58 ± 0,94 vs 5,76 ± 0,99, ns), LDL-cholestérol (3,63 ± 0,82 vs 3,72 ± 0,88, ns), HDL-cholestérol (1,31 ± 0,30 vs 1,41 ± 0,32, ns) et triglycérides (1,49 ± 0,92 vs 1,46 ± 0,76, ns).
Conclusion. – Malgré l’augmentation des acides gras saturés, du ratio AGS/AGPI et des graisses d’origine animales, l’absence d’effet délétère sur les critères d’athérogenèse suggères que le taux d’AGS et la provenance animale des MG sont moins déterminants sur les facteurs de risque cardio-vasculaires que le ratio w6/w3 dont la diminution (et non la seule diminution des taux plasmatiques d’w3) exerce un effet protecteur. De plus, il existe un effet potentiellement correctif et préventif de l’abaissement du ratio w6/w3 chez l’obèse et sur les risques liés au syndrome métabolique et au diabète de type 2. Ces résultats doivent être pris en compte dans le cadre de la révision des mesures nutritionnelles préventives.
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Vol 24 - N° S1
P. 95-96 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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