P094 - Les hospitalisations courtes pour la prise en charge de l’obésité sont-elles délétères pour la dépense énergétique ? - 07/12/10
J* Hottot [1],
V Rigalleau [1],
C Mast [1],
L Allard [1],
H Dabadie [1],
S Florenty [1],
H Gin [1],
B Gatta-Cherifi [2]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – La prise en charge de l’obésité sévère nécessite parfois des hospitalisations brèves à visée éducative. Cependant, la prescription de diététiques hypocaloriques et l’hospitalisation pourraient diminuer la dépense énergétique de repos (DER) et favoriser la sédentarité, et donc être délétères.
L’objectif de notre étude est d’étudier 1) l’évolution des DER, quotients respiratoires (QR) et paramètres d’activité physique au cours de telles hospitalisations, 2) s’il existe des différences en fonction du sexe et 3) si une prise en charge en ambulatoire est plus favorable vis-à-vis de l’activité physique.
Matériel et Méthodes. – Dix femmes (âge : 42 ± 16 ans, IMC 41,4 ± 6,0 kg/m2) et 10 hommes (47 ± 17 ans, IMC 45,8 ± 11,1) hospitalisés ont été étudiés. La DER et le QR ont été mesurés par calorimétrie indirecte. Les paramètres d’activité physique (durée d’activité physique, nombres de pas, dépense énergétique active) ont été enregistrés avec un actimètre Sense WearÒ (Body Media, Stanford). Les résultats d’actimétrie sont comparés à ceux obtenus chez 10 patients (7 femmes, 3 hommes, âge 57 ± 15 ans, IMC 39,8 ± 3,5) pris en charge en ambulatoire. Les résultats sont exprimés en moyenne ± écart-types, et comparés par Anova et tests t.
Résultats. – L’âge et l’lMC ne diffèrent pas significativement entre les hommes et les femmes hospitalisés. Au début de la prise en charge, la dépense énergétique rapportée à la masse maigre (MM-mesure anthropométrique) (H : 26,3 ± 2,3 vs F : 25,7 ± 2,3 kcal/24 h/kgMM, NS) et le QR (H : 0,77 ± 0,05 vs F : 0,79 ± 0,04, NS) ne diffèrent pas entre les hommes et les femmes. Au cours des 4 jours d’hospitalisation, la dépense énergétique reste stable (DER à J1 : 2 059 ± 495, J2 : 2 022 ± 515, J3 : 2 070 ± 470, J4 : 2 118 ± 511, kcal/24 h, NS, n = 20). Les mêmes résultats sont obtenus si l’on considère les hommes et les femmes séparément. À J3 et J4, le QR diminue significativement (J1 : 0,78 ± 0,05 ; J2 : 0,77 ± 0,04 ; J3 : 0,75 ± 0,04, p = 0,04 vs J1 ; J4 : 0,75 ± 0,03, p = 0,016 vs J1, n = 20). Le nombre de pas (H : 6 830 ± 2 679 pas/jour, F : 6 181 ± 2 171, NS), la durée d’activité physique (H : 52 ± 28 min/j, F : 42 ± 13, NS) et la dépense énergétique active (H : 446 ± 211 kcal/24 h, F : 333 ± 104, NS) ne diffèrent pas entre les hommes et les femmes, et ne varient pas significativement au cours de l’hospitalisation. La durée de l’activité physique (Amb : 125 ± 99 min, Hosp : 47 ± 21, p = 0,003) et la dépense énergétique active (Amb : 1 019 ± 902 kcal/24 h, Hosp : 386 ± 169, p = 0,006) sont significativement supérieures chez les patients ambulatoires, alors que le nombre de pas ne diffère pas entre les 2 groupes.
Conclusion. – La dépense énergétique reste stable au cours d’une hospitalisation pour la prise en charge de l’obésité alors que le métabolisme semble évoluer favorablement vers une oxydation lipidique quel que soit le sexe. La sédentarité de ces patients hospitalisés est importante, non modifiée par l’hospitalisation, et supérieure à celle des patients ambulatoires. La prise en charge hospitalière de l’obésité doit insister sur la lutte contre la sédentarité.
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Vol 24 - N° S1
P. 92-93 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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