P087 - Les patients hospitalisés pour diabète inaugural changent - 07/12/10
S C* Salandini [1],
C Raffaitin [1],
C Gonzalez [1],
A Georges [2],
J-B Corcuff [2],
H Gin [1],
V Rigalleau [1]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – Dans le contexte de l’épidémie d’obésité, les caractéristiques des patients adultes hospitalisés pour diabète inaugural ont-elles changé entre 1996 et 2008 ?
Matériel et Méthodes. – Nous avons identifié les patients hospitalisés pour « diabète inaugural » sur le registre des admissions de notre unité de nutrition-diabétologie adulte, en 1996-1997 et en 2008-2009, et comparé entre ces deux périodes leurs caractéristiques cliniques (sexe, âge, poids, signes de diabète et notamment consommation de boissons sucrées pour compenser la polyurie), biologiques (glycémie, HbA1C, cétonurie, C-peptide) et leurs devenirs pendant l’hospitalisation (glycémie, besoins insuliniques) et 4 mois plus tard (poids, HbA1C). Les résultats (exprimés en moy ± ET) ont été comparés par Anova et Chi2, avant puis après catégorisation selon la présence d’anticorps antiGAD.
Résultats. – Cent cinquante-trois patients (106 hommes, 51 antiGAD+) ont été identifiés : 61 en 1996-1997 et 92 en 2008-2009, avec des présentations cliniques similaires : perte de – 6,7 ± 5,8 kg, hyperglycémie à 20 ± 16 mmol/L, HbA1C à 11,9 ± 2,5 %. La représentation des patients antiGAD+ était similaire dans les deux périodes (n = 18 en 1996-1997, 33 en 2008-2009, NS). Les patients de 2008-2009 étaient plus jeunes (41 ± 16 ans vs 1996-1997 : 47 ± 18, p < 0,05), du fait de patients antiGAD+ nettement plus jeunes (28 ± 9 ans vs 1996-1997 : 38 ± 17, p < 0,05). Leurs poids tendaient à être plus élevés (2008-2009 : 73 ± 20 kg, 1997-1996 : 68 ± 17, p = 0,12), du fait d’un poids nettement plus élevé en 2008-2009 chez les patients antiGAD – (78 ± 24 vs 66 ± 12, p < 0,05). La compensation de la polyurie par des boissons sucrées tendait à être plus fréquente en 2008-2009 (n = 35 vs 14, p = 0,054, et p < 0,05 après exclusion de 11 patients qui présentaient une pathologie intercurrente altérant l’appétit : 6 cancers, 4 pancréatites chroniques, 1 greffe hépatique). Les doses moyennes d’insuline à la sortie étaient supérieures en 2008-2009 (36 ± 27U vs 25 ± 24, p < 0,05), alors que les glycémies capillaires le jour de la sortie (2008-2009 : 136 ± 38 mg/dL, 1996-1997 : 142 ± 38, NS) et les HbA1C quatre mois plus tard (2008-2009 : 7,3 ± 1,5 %, 1996-1997 : 7,1 ± 1,9, NS) étaient similaires.
Conclusion. – Les patients adultes hospitalisés pour diabète inaugural dans notre unité sont plus nombreux qu’il y a 12 ans, plus jeunes du fait de patients antiGAD+ plus jeunes comme rapporté en pédiatrie, ils tendent à consommer plus souvent des boissons sucrées, et ils ont besoin de plus d’insuline. Deux tiers des patients sont antiGAD –, ils pèsent 12 kg de plus qu’il y a 12 ans. Nos patients ne sont pas représentatifs de la population générale, et une part des changements observés peut être liée à des modifications de pratique médicale (mise en route à domicile de l’insulinothérapie chez des patients âgés), mais la présentation hospitalière du diabète inaugural paraît bien affectée par l’épidémie d’obésité.
Plan
© 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 24 - N° S1
P. 89-90 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?