P084 - Apports alimentaires en acides gras omega 3 et risque de dégénérescence maculaire liée à l’âge : l’étude Aliénor - 07/12/10
B* Merle [1 et 2],
M-N Delyfer [1, 2 et 3],
J-F Korobelnik [1, 2 et 3],
M-B Rougier [3],
J Colin [2 et 3],
F Malet [3],
M Le Goff [1 et 2],
J-F Dartigues [1 et 2],
P Barberger-Gateau [1],
C Delcourt [1 et 2]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est une maladie rétinienne responsable de la moitié des cécités dans les pays industrialisés. Cette maladie présente deux formes sévères (atrophique et néovasculaire), en général précédées d’anomalies précoces (drusen, anomalies pigmentaires), regroupées sous le terme de maculopathie liée à l’âge (MLA). Quelques études antérieures suggèrent une diminution du risque de DMLA chez les sujets ayant des apports alimentaires élevés en acides gras omega 3 à longue chaîne, qui exercent des rôles fonctionnels, structurels et protecteurs au sein de la rétine. L’objectif est de décrire les associations de la DMLA et de la MLA avec les apports alimentaires antérieurs en acides gras chez des sujets bordelais âgés d’au moins 65 ans.
Matériel et Méthodes. – L’étude Aliénor est une étude épidémiologique sur les associations entre facteurs nutritionnels et maladies oculaires liées à l’âge. Entre septembre 2006 et mai 2008, un examen oculaire incluant des photographies de la rétine a été réalisé chez 963 sujets. Les apports alimentaires en acides gras ont été estimés par un rappel des 24 heures réalisé à domicile par des diététiciennes en 2001-2002. Parmi les 963 sujets, 84 ont été exclus des analyses statistiques par l’absence de photographies rétiniennes interprétables, 136 autres par l’absence de données sur les facteurs de confusion (âge, sexe, niveau d’études, revenu, tabagisme, HDL-cholestérol, indice de masse corporelle, diabète, et polymorphismes génétiques de l’ApoE4, ApoeE2 et CFH Y402H). Les analyses ont donc porté sur 1 440 yeux (743 sujets).
La DMLA a été classée en cinq stades exclusifs pour chaque œil : DMLA néovasculaire (n = 29) ; DMLA atrophique (n = 35) ; drusen séreux indistincts et/ou réticulaires et/ou drusen séreux distincts accompagnés d’anomalies pigmentaires (MLA2, n = 114) ; drusen séreux distincts seuls et/ou anomalies pigmentaires seules (MLA1, n = 190) et absence de DMLA et MLA (n = 1 072).
Les associations ont été estimées par des modèles logistiques GEE (« generalized estimating equations »), prenant en compte les données des deux yeux et leur corrélation. Les rapports de cotes (RC) ont été estimés pour la variation d’un écart-type des apports en acides gras ajustés sur l’apport énergétique (méthode de Willett).
Résultats. – Après ajustement multivarié, les sujets avec des apports élevés en acides gras omega 3 à longue chaîne présentaient un risque diminué de MLA1 (RC = 0,81 IC 95 % [intervalle de confiance à 95 %] : 0,67-0,98, p = 0,03) et de DMLA néovasculaire (RC = 0,46, IC 95 % : 0,25-0,84, p = 0,01). L’EPA et le DHA montraient individuellement des associations similaires avec ces deux stades de DMLA. Par contre, les acides gras omega 3 à longue chaîne n’étaient pas significativement associés avec la DMLA atrophique et la MLA2.
Conclusion. – Nos résultats s’ajoutent à ceux de la littérature existante pour montrer une diminution du risque de DMLA chez les sujets ayant des apports alimentaires élevés en omega 3 à longue chaîne.
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© 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 24 - N° S1
P. 88-89 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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