P083 - Les conseils diététiques ont davantage d’effets chez les femmes atteintes de NASH - 07/12/10
V* Rigalleau [1],
V De Ledinghen [2],
S Carlier [1],
C Gonzalez [1],
C Raffaitin [1],
E Peuchant [3],
M-C Beauvieux [3],
J Vergniol [2],
J Foucher [2],
H Gin [1]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – Les NASH (Non Alcoholic Steato Hepatitis) seraient moins fréquentes et peut-être moins agressives chez les femmes. Répondent-elles mieux aux conseils diététiques ?
Matériel et Méthodes. – Quatre-vingt-six patients non diabétiques connus porteurs de NASH (55 diagnostics sur biopsies hépatiques, 31 présomptions clinico-biologiques) ont été adressés à notre équipe de nutrition entre 2004 et 2009. Leur prise en charge a comporté une enquête alimentaire, une mesure de dépense énergétique au repos (DER), une analyse de composition corporelle, un bilan lipidique et une HGPO. Soixante-six patients ont été suivis pendant plus de 3 mois après avoir reçu des conseils diététiques (alimentation hypocalorique, réduction des graisses saturées). Les résultats sont présentés en moyennes ± ET, les comparaisons entre sexes effectuées par Anova et Chi2.
Résultats. – Les 86 patients (42 femmes) étaient âgés de 49 ± 11 années, leur IMC était de 30,0 ± 4,4 kg/m2, leur pour centage de graisse corporelle 38,0 ± 8,4 (23-53), leurs ALAT 83 ± 66 U (14-355) et GammaGT 128 ± 116 U (12-549). Huit avaient aussi une hépatite C. Le pour centage de stéatose était de 50 ± 27 % (5-90), corrélé à l’apport énergétique quotidien (r = 0,41, p < 0,05). Une fibrose hépatique était présente sur 60 % des biopsies. Les fréquences de l’hépatite C, de la fibrose, et le taux de stéatose ne différaient pas selon le sexe. La majorité des HGPO et bilans lipidiques étaient anormaux : 20 % de DT2 nouvellement diagnostiqués, 45 % d’intolérance au glucose et/ou hyperglycémies modérées à jeun, 42 % d’hypertriglycéridémies (> 150 mg/dL) et 26 % d’hyper-cholestérolémies (LDL-cholestérol > 160 mg/dL). Les fréquences de ces anomalies ne différaient pas selon le sexe, mais la glycémie à jeun (F : 91 ± 20 mg/dL ; H : 100 ± 13 ; p < 0,05) et le HDL-chole-stérol (F : 61 ± 24 mg/dL ; H : 48 ± 18 ; p < 0,01) étaient plus favorables chez les femmes. Trois patients (2 hommes) ont échappé au programme thérapeutique ambulatoire, prenant rapidement du poids (+ 5, 6 et 15 kg) et nécessitant une hospitalisation. Pour les 63 patients ambulatoires, l’IMC initial, la durée de suivi et le nombre de consultations ne différaient pas selon le sexe, mais comme attendu le pour centage de graisse corporel était plus élevé chez les femmes (F : 43,9 ± 4,7 %, H : 31,2 ± 5,5 ; p < 0,001). Les patients ont perdu du poids (de 84,2 ± 13,1 kg à 82,9 ± 13,1 en 18 ± 14 mois, p < 0,05), en corrélation à leur IMC initial (r = – 0,25, p < 0,05) ; cette perte de poids n’était significative que chez les femmes (F : – 2,4 ± 3,6 kg, H : – 0,3 ± 4,1 ; p < 0,05), avec une diminution des GGT (– 28 ± 66 U, p < 0,05 vs initial ; GGT en fin de suivi : F : 72 ± 53 U, H : 163 ± 179, p < 0,05). Les femmes rapportaient des apports énergétiques moindres (F : 1 678 ± 473 kcal/24 H, H : 2 398 ± 586 ; p < 0,001) et leur DER rapportée à la masse maigre avant prise en charge était plus élevée (F : 36,5 ± 4,9 kcal/24 H/kgMM, H : 32,2 ± 4,4 ; p < 0,005).
Conclusion. – L’effet des conseils diététiques est modeste et concerne surtout les femmes porteuses de NASH, favorisées par leur dépense énergétique plus élevée. Pour les hommes, l’intervention doit probablement davantage porter sur l’activité physique.
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Vol 24 - N° S1
P. 88 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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