P065 - Autofluorescence cutanée après un repas riche en produits de glycation avancée - 07/12/10
C* Mast [1],
J Boyard [1],
J Hotto [1],
B Gatta-Cherifi [1],
H Gin [1],
V Rigalleau [1]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – Produits issus du brunissement non enzymatique in vivo ou présents dans les matrices alimentaires, les AGE (Advanced Glycation Endproducts) jouent un rôle dans les complications chroniques liées au diabète. La plupart des AGE sont fluorescents, et la mesure non invasive de l’autofluorescence cutanée (AF) est un reflet de leur accumulation tissulaire, associée au risque ultérieur de complications du diabète dans des études prospectives. La présence des AGE dans l’alimentation soulève la question de la fiabilité de la mesure en post prandial : chez des sujets normaux, le niveau d’AF change-t-il après un repas ? Les variations dépendent-elles du contenu en AGE de ce repas ?
Matériel et Méthodes. – Nous avons mesuré l’AF cutanée à l’aide d’un AGE-Reader, (DiagnOptics BV, Gronigen, The Nederlands) chez 20 volontaires sains (caucasiens, 10 hommes, 10 femmes), âge 25 ± 6 ans, IMC 22,5 ± 2,7 kg/m2, sur deux matinées consécutives, avant puis après prise de deux petits déjeuners calibrés pour leur contenu en AGE : un pauvre (23,7 KU) : 55 g de flocons d’avoine, 250 ml de lait écrémé froid et 250 ml de café sans sucre, vs riche (5 026,8 KU) : deux tranches de pain de mie complet grillées (86 g), 10 g de beurre, 30 g de beurre de cacahuète, 250 ml de café sans sucre. La première mesure d’AF a été prise avant chaque repas, puis toutes les demi-heures sur une durée totale de 3 heures (n = 6) à 4 heures (n = 14). La glycémie capillaire a été mesurée, avant, puis 2 h après le début de chaque repas. Six sujets ont eu une troisième matinée de mesures sans prise de petit déjeuner, à jeun pendant les 4 h. Les résultats sont exprimés en moyenne ± ET, comparés par ANOVA et tests t.
Résultats. – Les glycémies du petit déjeuner pauvre n’ont pas présenté de variations significatives (T0 : 0,89 ± 0,09 g/L, T + 2 h : 0,93 ± 0,13 g/L). Pour le riche, la différence entre le T0 et le T + 2 h (T0 : 0,87 ±0,1 g/L, T + 2 h : 0,99 ± 0,11 g/L) a été significative (p = 0,01).
Comme illustré sur le tableau 1, l’AF augmente un peu en post prandial, l’élévation est lente et elle atteint son maximum au terme des 4 h (T0-T + 4 h p = 0,033) avec une différence significative dès 3 h (n = 40, p = 0,04). Pour les mesures effectuées à jeun, nous avons constaté une tendance inverse avec une diminution lente (T0 1,49 ± 0,22, T + 4 h : 1,47 ± 0,2) qui se met en place après une fluctuation la première heure (T + 1 h : 1,57 ± 0,27). L’augmentation suite au repas pauvre en AGE au terme des 4 h (n = 14, T0 : 1,48 ± 0,16 à T + 4 h : 1,51 ± 0,22) est de + 2,03 % et + 2,58 % pour le repas riche en AGE, (n = 14, T0 : 1,55 ± 0,24 à T + 4 h : 1,59 ± 0,25) sans différence significative entre les deux.
Tableau. – Mesure de l’AF en post prandial (0-240 : temps en min).
Conclusion. – Chez des sujets normaux, l’AF cutanée s’élève discrètement (+ 2 à 3 %) dans les heures suivant un repas, sans lien détectable avec le contenu en AGE du repas.
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© 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 24 - N° S1
P. 79-80 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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