P058 - L’absence de microbiote intestinal protège contre les désordres métaboliques et hépatiques induits par un régime hyper-lipidique - 07/12/10
T* Le Roy [1],
M Llopis [1],
A Bruneau [1],
S Rabot [1],
C Bevilacqua [2],
G Perlemuter [3],
A-M Cassard-Doulcier [3],
P Gérard [1]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – Les obèses sont fortement touchés par des pathologies hépatiques de sévérité variable, regroupées sous le nom de NAFLD (Non Alcoholic Fatty Liver Disease). Ces pathologies sont fortement associées à des troubles métaboliques tels que le diabète de type 2 et le syndrome métabolique. Les NAFLD deviennent préoccupantes lorsqu’apparaît une inflammation hépatique, dont les facteurs déclenchant sont mal connus et indépendants du degré d’obésité. Néanmoins, l’administration d’antibiotiques ou de probiotiques entraîne une diminution de cette inflammation, ce qui suggère une implication du microbiote intestinal. L’objectif de cette étude est de démontrer que le développement de ces pathologies est conditionné, du moins en partie, par le microbiote intestinal. Pour cela, nous avons comparé le développement des NAFLD induites par un régime hyper-lipidique chez des souris conventionnelles et axéniques (dépourvues de microbiote intestinal).
Matériel et Méthodes. – Vingt-quatre souris axéniques et 48 souris conventionnelles mâles de souche C57BL/6J ont été réparties en deux groupes et ont reçu soit un régime hyper-lipidique, soit un régime standard durant 16 semaines. L’insulino-résistance a été évaluée par dosage de la glycémie et du taux d’insuline à jeun. L’expression hépatique de 21 gènes impliqués dans les processus inflammatoires (Toll like receptors, cytokines pro et anti-inflammatoires) et métaboliques (SREBP-1c, ChREBP, FAS, etc.) a été évaluée par PCR quantitative.
Résultats. – Le régime hyper-lipidique a entraîné le développement d’une obésité, d’une hyper-glycémie, d’une insulino-résistance et d’une hyper-leptinémie chez les souris conventionnelles. Ces altérations métaboliques n’ont pas été retrouvées chez les souris axéniques. De plus, sous régime hyper-lipidique, l’expression hépatique d’un facteur de transcription stimulant les voies de la lipogenèse (SREBP-1c) est significativement plus faible chez les souris axéniques par rapport aux souris conventionnelles. Deux gènes impliqués dans la synthèse d’acides gras (ACC1 et SCD1) sont également moins exprimés chez les souris axéniques. L’activation de ces voies est généralement associée à une augmentation de la stéatose.
Conclusion. – En l’absence de microbiote intestinal les souris sont protégées contre l’obésité, l’insulino-résistance et l’altération du métabolisme lipidique et glucidique induits par le régime hyper-lipidique, ce qui tend à démontrer que ce dernier est impliqué dans le développement de ces pathologies. Ces résultats seront complétés par l’analyse d’autres paramètres afin de préciser l’implication du microbiote intestinal dans les NAFLD (analyse anatomopathologie, dosage du taux de lipides hépatiques, analyse de la composition du microbiote intestinal des souris conventionnelles, dosage de la production de cytokines pro et anti-inflammatoires par les macrophages hépatiques). Menée à terme, cette étude pourrait ouvrir de nouvelles voies thérapeutiques basées sur la modulation du microbiote intestinal.
Plan
© 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 24 - N° S1
P. 76-77 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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