P045 - Impact des composés de la voie des folates dans le régime maternel sur la croissance fœtale et postnatale, le métabolisme et le comportement alimentaire - 07/12/10
Introduction et But de l’étude. – Un retard de croissance intra-utérin (RCIU) du à une restriction en protéines au cours de la vie fœtale et postnatale augmente les risques de développer un syndrome métabolique à l’âge adulte. Cette « empreinte nutritionnelle » affecte le développement, la croissance et le métabolisme de nombreux organes. Les mécanismes épigénétiques régulant l’expression du génome peuvent être altérés par la nutrition maternelle et pourraient ainsi être impliqués dans ces désordres métaboliques. La méthylation de l’ADN est très dépendante de l’apport en nutriments par l’intermédiaire de la voie métabolique des folates et de la méthionine. Une supplémentation nutritionnelle en folates pendant la période péri-conceptuelle et le début de la grossesse est recommandée pour prévenir certaines malformations et complications. Cependant, l’ensemble des effets des folates sur les régulations épigénétiques des gènes est très loin d’être connu.
Notre objectif est d’évaluer les effets d’une alimentation maternelle carencée ou non en protéines et/ou riche ou pauvre en donneurs de méthyl sur (1) la croissance fœtale, (2) la croissance jusqu’à l’âge adulte, (3) la prise de poids en réponse à un régime hypercalorique, (4) le comportement alimentaire à l’âge adulte et (5) les paramètres métaboliques. L’objectif à plus long terme est d’identifier des gènes ou régions génomiques dont le niveau de méthylation est influencé par la nutrition maternelle pendant la période péri-conceptuelle, la gestation et la lactation et dont les modifications d’expression seraient responsables des effets phénotypiques observés.
Matériel et Méthodes. – Nous avons soumis des femelles à 4 régimes alimentaires différents [carencé en protéines et à teneur réduite (1) ou élevée (2) en donneurs de méthyl, ou à teneur normale en protéines et à teneur réduite (3) ou élevée (4) en donneurs de méthyl] pendant la période pré-conceptuelle, la gestation et la lactation. Au sevrage, les animaux recevaient un régime standard pendant 3 mois puis un régime de type Western Diet (riche en carbohydrates et graisse) pendant 30 jours.
Résultats. – La prise de poids des femelles pendant la gestation et le poids de naissance des petits étaient supérieurs lorsque les femelles avaient consommé un régime carencé en donneurs de méthyl, même dans le cas d’une restriction protéique. La croissance des petits pendant la lactation était par contre liée à la quantité de protéines dans le régime maternel, avec également un effet des teneurs en donneurs de méthyl. Le poids des animaux à l’âge de 3 mois est homogène entre les groupes pour les femelles mais des différences sont encore visibles pour les mâles. La réaction des animaux au régime hypercalorique et leur comportement alimentaire sont en cours d’analyse.
Conclusion. – Un régime maternel riche en donneurs de méthyl semble affecter la croissance fœtale et postnatale, d’autant plus dans le cas d’une restriction protéique. Une faible teneur en donneurs de méthyl stimulerait au contraire la croissance fœtale. Les males et les femelles réagissent de la même façon jusqu’au sevrage puis l’effet de l’alimentation maternelle s’estompe avec le temps chez les femelles alors qu’il persiste pour les mâles.
© 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 24 - N° S1
P. 70 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?