P039 - Déficit en vitamine D : plus fréquent qu’on ne pense ! - 07/12/10
Introduction et But de l’étude. – Le déficit en vitamine D est très fréquent chez le sujet âgé, particulièrement chez les sujets institutionnalisés ou confinés au domicile (prévalence supérieure à 90 %). Le déficit en vitamine D chez le sujet âgé est d’étiologie multifactorielle (âge, exposition solaire et facteurs nutritionnels). Il est notamment responsable d’ostéoporose avec un risque fracturaire majoré, et donc un risque accru de handicap fonctionnel. La prévalence du déficit en Vitamine D dans la région Languedoc-Roussillon n’a, à notre connaissance, jamais été étudiée. L’objectif de cette étude est de déterminer la prévalence du déficit en vitamine D dans une population ambulatoire de sujets âgés d’au moins 65 ans, dans la région nîmoise (évalué par dosage plasmatique de la 25OH vitamine D), déterminer les facteurs associés au déficit en vitamine D (recueillis par questionnaire).
Matériel et Méthodes. – Patients recrutés par leur médecin généraliste lors d’une consultation en cabinet ou d’une visite au domicile. Critère de participation unique : un âge supérieur ou égal à 65 ans. Critères d’exclusion : sujets institutionnalisés.
Résultats. – Cent quarante-deux patients inclus, 102 femmes et 40 hommes, d’âge moyen 77,4 ± 7,5 ans, d’IMC moyen 25,7 ± 4,4 kg/m2. 22,5 % des patients étaient supplémentés en Vitamine D. Vingt pour cent des patients présentaient un antécédent de fracture ostéoporotique. Dans cette population, la prévalence du déficit en vitamine D (25OHD < 75 nmol/L) a été évaluée à 84,5 % (IC 95 %, 77,26-89,83) dont 27,5 % de sujets carencés en vitamine D (< 25 nmol/L). Cinquante-six pour cent des sujets supplémentés présentaient un déficit en vitamine D. En analyse multivariée, seule l’absence de supplémentation en vitamine D est associée au risque de déficit (OR9,9, 95 % : [4,3-22,7]). Les facteurs associés à la carence en vitamine D sont l’absence de supplémentation en vitamine D (OR 9,9, 95 % : [4,3-22,7]), l’absence d’exposition solaire (OR 7,4, 95 % : [2,9-19,4]), un âge inférieur ou égal à 75 ans (OR 0,5, 95 % : [0,2-0,9]) ainsi qu’une pigmentation cutanée foncée (OR9,4, 95 % : [1,6-12,5]).
Conclusion. – Ces résultats démontrent que la prévalence du déficit en vitamine D dans notre population de sujets âgés ambulatoires, dépistés de façon systématique est aussi importante que celle retrouvée dans une population de sujets agés institutionnalisés. Ces résultats originaux de part la population concernée, la région testée et l’importance de la prévalence du déficit en vitamine D suggère qu’un dépistage systématique du déficit en vitamine D chez le sujet âgé sain pourrait être utile. De plus, la supplémentation en vitamine D étant simple, efficace et peu coûteuse, la question d’une supplémentation systématique des sujets âgés de plus de 65 ans mérite d’être posée. De nouvelles études sont donc nécessaires pour déterminer un protocole de supplémentation consensuel permettant une correction du déficit en vitamine D chez la plupart des sujets sans effets indésirables.
Plan
© 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 24 - N° S1
P. 67-68 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?