P037 - L’insécurité alimentaire en France - 07/12/10
N* Darmon [1],
F Vieux [1],
A Bocquier [2],
S Lioret [3],
C Dubuisson [4],
F Caillavet [5]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – Aux USA et au Canada, la prévalence de l’insécurité alimentaire est régulièrement mesurée dans les enquêtes nationales à partir d’un questionnaire évaluant les difficultés ressenties vis-à-vis de l’accès à une alimentation satisfaisante sur le plan quantitatif et qualitatif, et ce pour des raisons financières. En Europe, en revanche les inégalités sociales en matière d’alimentation sont généralement mesurées à travers des indicateurs socio-économiques (revenu, niveau d’éducation, statut socioprofessionnel). Notre but était d’estimer la prévalence de l’insécurité alimentaire chez les adultes vivant en France, et d’étudier leurs consommations alimentaires et la qualité nutritionnelle de leur alimentation.
Matériel et Méthodes. – Les données d’un échantillon représentatif d’adultes âgés de 18 à 79 ans (n = 2 624) ayant participé à l’enquête INCA 2 (Individuelle nationale sur les consommations alimentaires) conduite en 2006-2007 ont été utilisées. Les adultes vivant dans un foyer en situation d’insécurité alimentaire pour raisons financières (IA) ont été identifiés avec le USDA Food Insufficiency Indicator. Ceux en situation de sécurité alimentaire (SA) ont été répartis en 4 classes de revenu par unité de consommation (de SA1, le plus faible niveau de revenu, à SA4, le niveau de revenu le plus élevé). Les revenus non déclarés ont été estimés par imputation de données manquantes. Les consommations alimentaires et la qualité nutritionnelle, estimée par le Mean Adequacy Ratio (MAR, en % d’adéquation) pour 20 nutriments positifs, le Mean Excess Ratio (MER, en % d’excès) pour 3 nutriments négatifs et la Densité Energétique (DE, en kcal/100 g) de l’alimentation ont ensuite été comparées entre les 5 classes (IA, SA1 à 4).
Résultats. – Douze pour cent des adultes vivent en France dans un foyer en situation d’insécurité alimentaire pour raisons financières. Le tableau montre que les personnes en IA ont la plus faible consommation de fruits et légumes (FL), de produits laitiers (PL) et de poisson (P), et la plus forte consommation de produits sucrés (PS), et présentent les plus mauvais indicateurs de qualité nutritionnelle : MER et DE élevés, faible MAR.
Les apports énergétiques ne sont pas significativement différents. Les moyennes sont ajustées pour l’âge, le sexe. n = 1 918 adultes normodéclarant leurs apports énergétiques.
Conclusion. – Ces résultats témoignent de l’intérêt de suivre un indicateur d’insécurité alimentaire et de l’intégrer aux indicateurs de pauvreté et d’exclusion habituellement étudiés, comme cela est déjà le cas dans d’autres pays occidentaux.
Plan
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Vol 24 - N° S1
P. 66-67 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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