P033 - Étude AIDA FEL : Les fruits et légumes des « Jardins de la méditerranée » dans le circuit de l’aide alimentaire - 07/12/10
Introduction et But de l’étude. – L’enquête ABENA (Bellin, 2004-2005) a permis de mettre en évidence chez les bénéficiaires de l’aide alimentaire une faible consommation de fruits et de légumes (F & L). L’enquête E3A (Darmon, 2008) a montré qu’il était difficile pour les associations de procurer une aide alimentaire équilibrée à leurs bénéficiaires.
Depuis 2008, le ministère de la Santé soutient l’atelier des « Jardins de la méditerranée » portée par l’association Imagine 84 à Avignon. Cette action repose sur le don de F & L qui seraient jetés car « déclassés » ou « hors calibre ». Ces produits sont triés et conditionnés pour être ensuite livrés aux banques alimentaires pour une contribution de 0,25 €/kg transport compris. Ces banques fournissent des associations de distributions. En 2009, l’atelier a fourni 520 tonnes de F & L à 20 banques alimentaires en France.
L’étude AIDA FEL a eu pour objectifs de déterminer l’impact de l’atelier sur la consommation de F & L par les bénéficiaires de ces produits et les facteurs favorables à la consommation des F & L distribués par ce canal.
Matériel et Méthodes. – Une étude qualitative par entretiens a été menée de novembre 2009 à mai 2010 auprès de 5 banques alimentaires en lien avec l’atelier, 11 associations qui dépendent de ces banques et 42 bénéficiaires des produits distribués par ces associations.
Résultats. – Les F & L distribués par les associations sont globalement très bien acueillis par les personnes en « bout de chaîne » : les bénéficiaires ont une opinion globalement positive sur les F & L. Ils les préparent, ils les cuisinent et ils en consomment. Une grande partie ne pourrait pas en obtenir si il n’y en avait pas eu sur les distributions : « Non j’en aurais pas acheté car on est en fin de mois. S’il y en avait pas eu je me serais rabattue sur les compotes, voilà les boîtes de compotes ».
Pour les autres cet apport permet de disposer d’une part plus importante et plus variée de F & L : « Dans les F & L, si je trouve d’autres légumes différents de la distribution j’en achèterai ».
Les actions informelles ont un impact favorable sur l’appropriation des F & L par les bénéficiaires : Les activités formelles (ateliers cuisine) ont une place importante dans le changement des comportements, mais des actions plus modestes et informelles (dégustation de produits méconnus, recettes, incitations), fonctionnent et permettent des modifications dans les comportements d’un nombre de bénéficiaires plus important : Une association – « Lorsque les F & L sont méconnus ou que les personnes n’en prennent pas naturellement, on donne une poignée avec une recette. On s’est aperçu que ça fonctionne car un tiers de ces personnes en prennent à la distribution suivante ».
Conclusion. – Notre étude suggère que l’introduction d’un apport régulier de F & L de bonne qualité dans le circuit de l’aide alimentaire contribue à inciter les personnes utilisatrices de cette aide à consommer plus de F & L. Un cadre de délivrance permettant le choix et la responsabilisation des bénéficiaires (ce que proposent les épiceries et les distributions de colis avec choix) favorise sans aucun doute la consommation des F & L.
Plan
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Vol 24 - N° S1
P. 64-65 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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